Oktoplut
Pansements
- Slam Disques
- 2014
- 58 minutes
On peut définitivement dire que le rock québécois se porte bien par les temps qui courent et qu’un vent de fraîcheur souffle sur notre scène locale. Cette fois-ci, c’est Oktoplut qui lance son premier album qui se situe quelque part entre le hardcore à la Converge et le punk rock mélodique. Ces deux garçons, Laurence Fréchette (batterie et voix) et Mathieu Forcier (guitare et voix), sonnent comme une horde complète de violents bardes… mais à deux.
Que dire de Pansements? On pourrait aisément dire que ça rentre au poste! C’est lourd, c’est agressif, parfois plus près d’un groupe comme Metz, sans toutefois laisser de côté un certain penchant plus mélodique comme savent si bien le faire Solids. Noir foncé est sans doute la pièce qui illustre le mieux la palette sonore du groupe. Oscillant entre une lourdeur non négligeable lors du refrain, alors que les couplets filent à toute allure, mais avec une mélodie punk bien construite.
Le groupe montre aussi ses indéniables capacités à tirer avantage des sons qu’on peut extirper d’une guitare avec la plaisante Sac d’os vagabond; accompagnant le tout d’une mélodie accrocheuse, qui se transforme, lors du refrain, en un chant teinté de désespoir. Oktoplut sait bien se débrouiller… particulièrement lorsque le duo appuie sur la pédale et fait tomber les remparts à coup d’accords bien appuyés et de batterie énergique où les cymbales ne viennent pas en version diète.
La seule chose qu’on peut reprocher au groupe est sa tendance à tomber dans un son plus punk rock. Alors que Points punk fait honneur au genre avec une mélodie forte et une composition musicale intelligente et bien dosée, Sans compromis, ironiquement, laisse sur sa faim; un brin banal par rapport aux compositions qui tapissent Pansements.
Parfois, on sent qu’Oktoplut flirte avec la brutalité sauvage de Converge, entre autres sur Vente de billet… mais ne tient pas un rythme aussi violent qui le veut. Le duo vacille vers une pièce plus mélodique que le groupe originaire de Boston, même si les premières notes annonçaient un déchirement total.
N’en demeure pas moins qu’Oktoplut vient ajouter sa couleur sur une scène qui est bien vivante par les temps qui courent. Pansements mérite que vous montiez le son, que vous ouvriez les fenêtres et que vous emmerdiez royalement le voisinage; de la musique pour faire saigner les oreilles.
Ma note: 7.5/10
Oktoplut
Pansements
Slam Disques
58 minutes
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