Critiques

Neurosis

Fires Within Fires

  • Neurot Recordings
  • 2016
8,5
Le meilleur de lca

NeurosisEn 2016, Neurosis célébrait 30 ans de carrière avec une série de shows commémoratifs culminant au festival Roadburn à Tilburg dans les Pays-Bas. Concrètement, cela signifie que j’écoutais encore Passe-Partout quand Scott Kelly, Dave Edwardson et Jason Roeder jouaient du punk hardcore dans un local, quelque part à Oakland en Californie. Le trio original n’aurait peut-être pas eu grand-chose à célébrer s’il avait choisi coûte que coûte de s’accrocher au style qu’il chérissait à ses débuts. Heureusement pour l’histoire du métal, Scott, Dave, Jason et les recrues Steve Von Till (depuis 1990) et Noah Landis (depuis 1995) détestent le surplace. Ensemble, ils ont redéfini les codes de la musique agressive et, oserons-nous le dire, carrément inventé le post-métal. Ce qui revient à dire qu’Isis, Pelican, Cult Of Luna et des légions de groupes intéressants leur doivent une fière chandelle. On peut même étendre la portée de leur influence à nos Godspeed You! Black Emperor, à Mogwai et à tous les autres porte-étendard du proverbial post-rock. Bref, on pourrait littéralement passer la journée à se jaser de l’importance de Neurosis.

L’annonce des concerts commémoratifs n’était pas la seule surprise liée à ce 30e anniversaire. En effet, c’est à la fin du mois de juillet que le groupe a annoncé la sortie de son 11e album studio: Fires Within Fires.

De prime à bord, il est de bon ton de mentionner que l’album précédent, Honor Found In Decay a fait décrocher plusieurs fans qui lui trouvaient des airs un peu trop post-rock et des arrangements superflus. C’était également le cas pour The Eye Of Every Storm en 2004 et le groupe était revenu avec l’agressif et très sombre Given To The Rising. Tout ça pour dire qu’au fond, on a peut-être droit à la resitedemo.cauction d’un réflexe de défense parce que Fires Within Fires se vautre dans la lourdeur et on se surprend à trouver les gars très vigoureux pour un band qui existe depuis 30 ans. Avec seulement 8 minutes de plus que Sovereign (le seul EP du groupe, sorti en 2000), il s’agit également de l’album le plus concis du groupe, avec ses 40 minutes bien tassées. La durée moyenne d’un album de Neurosis étant de 65 minutes, on constate que les Californiens ont décidé de ne pas passer par quatre chemins.

Qu’à cela ne tienne, le groupe en profite pour aller droit au but et ça décolle en force avec Bending Light qui montre les dents après une intro juste assez malsaine qui dure exactement la première moitié de la pièce. A Shadow Memory utilise la structure classique d’une pièce de Neurosis (intro lente, explosion de riffs violents, accalmie, violence, accalmie ou vice-versa) uniquement pour prouver que la formule fonctionne encore à merveille. C’est une des pièces les plus remarquables de l’album. Mais bon, le mieux qu’il reste à faire, c’est de l’écouter puisque les émotions ressenties à l’écoute de la musique de la bande de joyeux lurons sont plutôt difficiles à décrire à l’écrit. Un excellent cru qui peut très bien faire l’affaire en guise d’introduction à la discographie du groupe, si on n’a pas Through Silver In Blood sous la main!

MA NOTE: 8,5/10

Neurosis
Fires Within Fires
Neurot Recordings
41 minutes

http://www.neurosis.com

https://www.youtube.com/watch?v=puITnaI5hEw