Critiques

Low

Ones And Sixes

  • Sub Pop Records
  • 2015
  • 57 minutes
7,5

LowCette semaine, les maîtres du «slowcore» nommés Low sont de retour avec un onzième album intitulé Ones And Sixes; sitedemo.cauction qui fait suite à l’excellent The Invisible Way paru en 2013. Si sur le précédent effort, le duo Alan Sparhawk et Mimi Porter avait confié la réalisation à Jeff Tweedy (Wilco), cette fois-ci, Sparhawk s’est associé à BJ Burton afin de colliger ce nouvel album. La relation Sparhawk/Burton s’est solidifiée dans le cadre d’un enregistrement d’un disque de la part de la formation Trampled By Turtles. Formation parfaitement inconnue de votre humble scribe…

Low et Burton se sont donc réunis au studio de Justin Vernon (Bon Iver) situé à Eau Claire, Wisconsin. Contrairement aux coutumières sessions d’enregistrement au cours desquelles les musiciens et techniciens s’enferment ensemble pendant d’innombrables jours d’affilée, la bande a échelonné la création de ce Ones And Sixes sur plusieurs jours, en alternant entre intense travail et pauses méritées. Normalement, ce genre de démarche peut donner un résultat inconstant et incohérent, mais rien de tout ça ne s’entend sur cet album. Pourquoi? Parce que la musique de Low est reconnaissable à mille lieues tout simplement; un groupe détenant une identité sonore inimitable.

Cela dit, le tandem incorpore à son habituelle recette de subtils éléments synthétiques (surtout au niveau rythmique) qui bonifient les chansons présentées. On pense à l’entrée en matière Gentle, à la superbe Congregation (performance vocale frémissante de Mimi Parker), à la mélancolique Into You ainsi qu’au rythme un brin distortionné entendu dans The Innocents. De plus, Low a eu la brillante idée d’alterner entre les morceaux dits «en toc» et ceux plus traditionnels. Bien entendu, les vétérans ne se réinventent point. On demeure en territoire connu… mais ça reste une zone admirablement bien défrichée.

Les ritournelles sont moins accrocheuses que sur The Invisible Way, mais la grande force de ce nouvel album réside dans le périple mélancolique, frissonnant et émouvant proposé sur ce Ones And Sixes. Un disque qui s’écoute du début à la fin sans interruption. C’est de cette façon que vous serez parfaitement immergés dans cette nouvelle réussite de Low. En plus des pièces mentionnées précédemment dans le texte, on a particulièrement affectionné la prenante Spanish Translation, le lent crescendo qui culmine en une magnifique catharsis sonore titrée Landslide ainsi que la conclusive (toute en apesanteur) DJ.

Low vieillit admirablement bien, ne tombe pas en désuétude et brille à ajouter juste assez de fraîcheur dans ses arrangements afin de nous garder captifs, tout en conservant intact ce songwriting minimaliste si caractéristique de la formation. Plus les écoutes s’accumulent, plus on apprécie cet album. Donc, ne soyez pas surpris si la note monte en grade au cours des prochaines semaines… un «grower» en bon français!

Ma note: 7,5/10

Low
Ones And Sixes
Sub Pop
57 minutes

http://www.chairkickers.com

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