En 2013, le songwriter canadien confidentiel et intimiste, Hayden Desser, faisait paraître le fort potable Us Alone sur lequel le troubadour incorporait quelques sédiments de musique électronique agrémentés de claviers vintage. Il est de retour cette semaine avec un disque délicieusement intitulé Hey Love; création qui emprunte les mêmes sentiers balisés du précédent effort, mais qui accentue le côté élégiaque de sa musique. Chez Hayden, c’est son organe vocal tristounet qui séduit plus que tous les arrangements qu’il peut prescrire à ses pièces.

Enregistré majoritairement en mode solo, réalisé par le bonhomme lui-même, Hayden se laisse tout de même escorter par les musiciens qui l’accompagnent en concert ce qui donne un peu de dynamisme à un disque qui aurait pu sombrer dans une lassitude totale. Pas que l’auteur-compositeur-interprète n’est pas intéressant, bien au contraire, mais les chansons semblent légèrement moins bien construites, un peu plus rectilignes, que sur Us Alone.

On pense entre autres à Orange Curtain Light qui pourrait agir comme un sérieux somnifère pour certains mélomanes rebutés par la morosité. En contrepartie, Hayden étonne avec une Time Ain’t Slowing Down For Us sur laquelle le musicien utilise en introduction une boîte à rythmes qui laisse présager une chanson rythmée, mais qui par un subterfuge mélodique, nous ramène à la vitesse habituelle dictée par le chansonnier.

Un album de Hayden n’est jamais mauvais et ce n’est pas une blague! L’homme est d’une assiduité exemplaire en ce qui concerne l’étoffe affective et littéraire de ses albums. Sur cette élaboration sonore, le Canadien nous entretient au sujet de la belle relation qu’il entretient depuis quelques années avec son épouse Christie Greyerbiehl. D’une franchise qui honore l’auteur.

Le songwriter présente quelques morceaux qui tiennent très bien la route. On pense à la pièce titre Hey Love (un folk-country cafardeux un peu Neil Young) à la plaintive No Happy Birthday, à la quasi fédératrice Nowhere We Cannot Go, à la balade pianistique Five Seasons ainsi qu’à la guitare rugueuse de Just Come Out Tonight. Bon disque.

Bref, il n’y a pas grand-chose à redire sur le travail de Hayden tant celui-ci sitedemo.caigue, disque après disque, des œuvres pertinentes… pas nécessairement percutantes, mais assurément fort convenables. Pas pour rien que le créateur chansonnier détient huit bons albums au compteur; un parcours sans tache depuis 1995. Les fans du bougre ne seront pas désarçonnés et continueront de le suivre, mais il faut apprécier le penchant résolument taciturne de l’individu.

Ma note: 6,5/10

Hayden
Hey Love
Hardwood Records
47 minutes

http://www.wasteyourdaysaway.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oWr9zYvCkEU[/youtube]