Critiques

Les Dales Hawerchuk

Désavantage numérique

  • Lazyatwork
  • 2016
  • 28 minutes
7,5

Les Dales HawerchuckDéjà 5 ans que Le tour du chapeau des Dales Hawerchuck a vu le jour. Ça passe vite, comme on dit. Il faut dire que les frères Séguin doivent gagner leur vie autrement qu’en faisant la promotion de leur stoner rock «du Lac», d’où le grand intervalle entre la parution de ce Désavantage numérique et du précédent effort. Accompagnés par Charles Perron (basse) et par le sublime Pierre Fortin (batterie), soutenus par l’incontournable Olivier Langevin, les Dales proposent un retour à un rock sans compromis.

Pas que Le tour du chapeau était destiné aux fans de Garou, mais disons que les gars avaient ralenti un peu le rythme. Cette fois-ci, pas de doute, ça patine à fond de train et le groupe évite de jouer la trappe à la manière de Jacques Lemaire en dumpant le puck dans le fond et en complétant leurs mises en échec. Bon. Je vais arrêter subito presto les analogies hockey-esques…

Sans blague, ce Déasavantage numérique est lourd et ne perd rien de son efficacité mélodique, même si, sur cet aspect, l’influence de Langevin se fait grandement sentir (peut-être un peu trop). Des liens de filiation avec la musique de Galaxie sont aussi à faire, mais les Dales ont un son rock beaucoup plus percutant. Tout au long de l’écoute de ce disque, j’ai beaucoup pensé au vieux Queens Of The Stone Age (un compliment) à l’époque où le groupe pouvait encore se considérer comme «stoner rock».

Par contre, les Dales ne sont certainement pas destinés à remporter un prix Nobel de littérature. Le surutilisé «highway», le motel cheap, la bière, le diable et le proverbial «tout pour le rock» sont tous des thèmes/images qu’une multitude de rockers ont évoqué depuis la nuit des temps. Mais on n’écoute pas les Dales pour les mots, mais surtout pour se faire dégraisser les oreilles correctement par un groupe bien de chez nous en parfaite maîtrise.

Vous passerez une demi-heure fort agréable. Parmi les meilleurs «slap shot» (excusez-là), j’ai tripé sur le riff locomotive de Désastre, sur le côté blues rock du Diable qui chauffe, sur la très QOTSA titrée Perdre la raison de même que sur la nerveuse Princesse. Même le rock’n roll des années 50, intitulé Jupe noire, m’a plu. Et une mention honorable au parfait hommage offert par les Dales au meneur de Mötorhead (décédé le 28 décembre 2015) intitulé Lemmy. Pas subtil et «drette dans ta face» comme pouvait l’être la musique du bonhomme.

Bref, les Dales Hawerchuck s’amusent à brasser la cage, simplement, sans aucune prétention. Même si les textes sont faiblards et que les mélodies sont très «Olivier Langevin», on passe aisément par-dessus ces petites incartades. À écouter avec une p’tite frette bien en main et peut-être un peu de tabac qui fait rire.

Ma note: 7,5/10

Les Dales Hawerchuck
Désavantage numérique
La Meute
28 minutes

https://lesdaleshawerchuk.bandcamp.com/