Critiques

Amen Dunes

Freedom

  • Sacred Bones Records
  • 2018
  • 47 minutes
7,5

Cinquième album pour Amen Dunes, le projet de Damon McMahon, Freedom est un album bien ficelé, bien produit, mais qui ne se démarque pas des propositions actuelles en folk-indie-rock. Néanmoins, l’album est cohérent avec les oeuvres précédentes d’Amen Dunes, dont mon préféré, Love. Entre les deux se sont écoulées trois longues années dans le marché sur les stéroïdes des États-Unis, mais le EP Cowboy Worship qui a paru en 2015 a permis de faire patienter les fans.

La voix de McMahon se situe quelque part entre celle d’Andrew Bird et d’Alden Penner (ou peut-être est-ce à cause de l’ordre alphabétique de mon iTunes qui les faisait jouer souvent dans la même séquence que je les associe ?), avec plus de vibrato. C’est une voix aussi agréable en arrière-plan pendant un 5 à 7 décontracté que dans des écouteurs tandis qu’on flatte son chat.

L’album s’ouvre et se termine avec des voix d’enfants. L’enfance et les souvenirs font partie des thèmes récurrents de Freedom. Les guitares douces sont parfois troquées pour des claviers presque dream pop (doit-on ces sons à Chris Coady, réalisateur des disques de Beach House, qui a produit l’album?), des lignes de basse un brin funk, des tonalités soul. De temps à autre, un harmonica ajoute une touche western. Multi-style, donc, mais cohérent, étonnamment.

La pièce Skipping School a un quelque chose d’Arcade Fire époque The Suburbs, où les souvenirs de banlieue modeste se confondent à celui d’un papa qui sniffe de la colle. En filigrane, une mélodie de piano vient tantôt rehausser, tantôt contredire la voix.

Parfois, la musique sur fait un brin plus « psychédélique » (les guillemets sont intentionnels), comme sur Calling Paul the Suffering, qui a un côté festif pas déplaisant.

On aurait pu croire qu’Amen Dunes nous amènerait des moments plus folk à l’image de ses efforts précédents, mais non. Même la balade Believe, qui fait écho à la mère de McMahon qui a été diagnostiquée d’un cancer en phase terminale, reste plutôt dynamique. La finale se réverbère en « She says », comme la réminiscence d’un souvenir.

Miki Dora a quelque chose d’irrésistible, qui donne envie de marcher, les écouteurs bien enfoncés dans les oreilles, dans des rues remplies de gens sortis tout droit des magazines. On se sent comme un adolescent en « skinny jeans » qui marche pour la première fois, seul dans New York, quelques pilules dans les poches, promesses d’une soirée échevelée.

Bref, Freedom est un album qui relate la quête de liberté de l’enfance à la vie adulte, un album agréable à l’écoute avec quelques surprises musicales ici et là, au détour d’une chanson.

Crédit photo: Sacred Bones Records

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