Critiques

Royal Blood

How Did We Get So Dark?

  • Imperial Galactic Limited
  • 2017
  • 60 minutes
1

Par où commencer.

J’ai donné un 7 / 10 au premier album du duo Royal Blood. Mais je n’ai jamais réécouté le truc après avoir livré ma critique. Par manque d’intérêt pour du rock ordinaire boosté aux stéroïdes d’une sitedemo.cauction financée par une grosse maison de disque.

Donc pour ceux qui se demandent si How Did We Get So Dark (eurk ce titre, voyons) est supérieur au précédent gravé du combo, je vais citer Mike Kerr chanteur et bassiste sur la pièce Look Like You Know : « No, it’s not better, no ».

Pour ma part c’est plus « Try not to look like you didn’t know ». Comprends-tu?

Ce deuxième album de la sensation britannique est donc d’un ennui abyssal. On peut arrêter les cachotteries. Déjà que Royal Blood livre un deuxième album de plus de 60 minutes. Ça, c’est non.

Voilà le signe symptomatique d’un groupe qui ne sait plus trop quoi essayer pour se renouveler. « Et si on raboutait tous nos jams, einh? » Et bien voilà justement comment a été confectionné Sleep, l’endormante dernière chanson qui fait 33 minutes. Ça, pour des fins de documentation, c’est trois minutes de plus que le jouissif Compte complet de Malajube. Pour vrai. Royal Blood, lol.

Et si on se force pour dire de quoi de positif sur cet album, oui Kerr est capable de pousser la note et pour un duo, Royal Blood sonne gros. Mais c’est du rock paresseux, formaté et cliché qui abuse d’un petit échantillon de techniques et de modèles mélodiques.

Et ça c’est sans parler des paroles sexistes, présentant la femme comme une ingénue dont la principale qualité est d’être l’attribut, le faire valoir, de la rockstar, tant qu’elle est disponible pour whatever ses désirs. En gros, ce n’est pas parce que Kerr s’inspire librement de Queens of the Stone Age et de Muse que sa plume est nécessairement comparable.

D’ailleurs, parlant de QOTSA, l’auditeur même pas tant attentif remarquera que le riff de Hook, Line and Sinker est une copie de No On Loves Me & Neither Do I de Them Crooked Vultures (voir le chrono de 2 h 44, lol). Quand on pense que même ce projet de Josh Homme, Dave Grohl et John Paul Jones était un effort de paresse créative et de cruise control mercantile… vous comprendrez entre les lignes ce que je pense des gens qui en calque les idées.

Donc, oui c’est ennuyeux comme un deuxième album composé le nez plein de poudre peut-être. Surtout pour l’auditeur qui travaille de 9 à 5 sur le thé Earl Grey. Et malgré une grosse production, encore, c’est lisse lisse lisse au sortir de la post-prod et c’est plate plate plate.

Un dernier mot sur le titre de l’album : How Did We Get So Dark? Si les gars pensent être sombre avec cet album, ils peuvent aussi bien penser qu’ils sauvent le rock’n’roll.

Le mélomane averti, lui, sera tenté de poser la question : How Did They Get So Douche?

Bonne nuit, j’ai écouté cette ineptie six fois.