Critiques

Cibo Matto

Hotel Valentine

  • Chimera Music
  • 2014
  • 38 minutes
6

5e7c42d3Il y a trois ans, le duo féminin Cibo Matto participait à un concert-bénéfice pour les sinistrés japonais suite au tsunami qui laissait une marque indélébile sur le pays du soleil levant. Les deux femmes d’origine japonaise et installée à New York depuis plusieurs années ne pouvaient rester passibles face à la tragédie qui frappait le Japon. Leur plaisir mutuel fut si grand que les deux Sino-Américaines accouchèrent d’une tournée de réunion et cela après une pause de neuf ans et demi.

Au moment de mettre le projet sur la glace, Cibo Matto était constitué des deux membres fondateurs: Yuka Honda (claviers, programmation) et Miho Hatori (voix, percussions et guitare acoustique) appuyées par Sean Ono Lennon, Timo Ellis et Duma Love. Cette fois-ci le duo n’a recruté qu’une seule personne: Yuko Akari pour tenir le tempo derrière la batterie. Cibo Matto (qui veut dire «bouffe folle» en italien) concentrait les thèmes de ses pièces autour de la nourriture sur leurs deux premiers opus d’où les simples succulents Know Your Chicken et Sugar Water. Cette fois-ci sur Hotel Valentine, le duo nous transporte dans une nuit passée dans un hôtel imaginaire, du Check In au Check Out.

D’ailleurs, Check In commence avec une touche plutôt rock contenant une basse assez généreuse. La tendance se retrouve sur quelques autres pièces de la galette, que ce soit sur le simple Mfn ou la groovy 10th Floor Ghost Girl. Tout comme par le passé, le duo nous offre une pop expérimentale qui ne connaît pas de limite, contrebalancée par un sens aigu de la mélodie. On a retrouvé quelques pièces particulièrement appréciables lors de notre visite de l’Hotel Valentine. Emerald Tuesday, avec sa musicalité marginale et riche, appuyée par des cuivres généreux fait partie des meilleurs moments du nouvel opus.

Par contre, un creux de vague nous submerge en plein milieu de la galette, en commençant avec le simple Mfn. Celle-ci ne marque pas par son originalité ou par sa musicalité extraordinaire. Nous ne sommes pas tout à fait au niveau auquel nous avaient habitués les deux demoiselles. Malheureusement, ça ne s’améliore pas avec les deux morceaux suivants, dont la pièce-titre qui laisse carrément de marbre. On retrouve un plaisir auditif avec l’avant-dernière plage qui, par sa bizarrerie très groovy, nous rassure sur le talent des deux Japonaises. Notre séjour s’est terminé sur un Check Out aérien.

Honnêtement on est bien loin du plaisir que procurent les deux premiers opus de la formation. Tout n’est pas mauvais sur Hotel Valentine, mais les pièces situées en milieu de parcours nous laissent franchement sur notre appétit.

Ma note : 6/10

Cibo Matto
Hotel Valentine
Chimera Music
38 minutes

www.yeahbasicallycibomatto.com/