Le Butcherettes
Cry Is For The Flies
- Nadie Sound Records
- 2014
- 42 minutes
Après un premier album aux grandes aspirations sur la planète rock – Sin Sin Sin, sorti en 2011 – le «groupe» Le Butcherettes revient à la table musicale avec un Cry Is For The Flies qui donne appétit.
Mené de main de fer (oublié le gant de velours dans son cas) par la dynamique Teresa Suarez – également connue sous le nom de Teri Gender Bender – à la vocalise singulière et l’énergie débordante – on pense à Karen O des Yeah Yeah Yeahs et surtout à PJ Harvey –, Le Butcherettes se module en formation duo ou trio, selon les circonstances.
Complété par la batteuse Lia Braswell, le band retrouve le temps de l’enregistrement de ce nouveau disque le collaborateur de la première heure – et mentor de miss Suarez – Omar Rodriguez-Lopez, à qui l’on doit une bonne partie de la vitalité du groupe The Mars Volta. Le guitariste, c’est lui. Mais ici, le voici plutôt à gratouiller la basse, laissant à la meneuse du duo-trio l’instrument aux cordes discordantes.
Au-delà de la ligne directrice entendue, c’est surtout à la réalisation de l’album que se consacre Rodriguez-Lopez. Et quel beau travail il effectue! Il a su extirper l’essence agressive de Teresa «Gender Bender» Suarez et en distiller ses composantes sur l’ensemble des compositions entendues sur le disque, exception faite de la pièce Moment Of Guilt, où l’on entend non pas la chanteuse, mais bien l’ancien des Black Flag, Henry Rollins, déclinant sa poésie orale (spoken word) au sujet du sentiment de culpabilité. Intéressante proposition au départ, mais qui se révèle finalement trop douce pour le reste de l’album et vient casser un rythme au tempo élevé imposé par Le Butcherettes.
Autre bémol: la pièce Poet From Nowhere et ses influences orientales n’arrivent qu’à nous faire presser le bouton «suivant» de notre système de son; voilà une chanson entraînante certes, mais qui détonne du reste de la sitedemo.cauction pour en être un attrait. On décline rapidement la dynamique batterie et clavier saccadé pour retourner au reste de la proposition, soit un rock de garage ensanglanté (d’ailleurs la chanteuse s’enduit le visage de cette substance hémoglobine en concert) et noir, mais à la fois ouvert à l’idée de grandes envolées harmoniques, le tout en gardant une structure carrée de mise dans ce genre musical.
La notoriété de Le Butcherettes pourrait bien prendre de l’altitude avec ce Cry Is For The Flies.
Ma note: 8,5/10
Le Butcherettes
Cry Is For The Flies
Nadie Sound Records
42 minutes
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