Blur
The Magic Whip
- Warner Bros. Records
- 2015
- 52 minutes
Blur ou Oasis? Ça fait longtemps, en ce qui nous concerne, qu’on a fait le choix de Blur. Plus inventif. Point à la ligne. On n’attendait plus rien de la formation britannique tant la carrière solo des deux meneurs, Damon Albarn et Graham Coxon, fonctionne à plein régime. Eh bien, c’est avec un étonnement (ainsi qu’une certaine appréhension) qu’on annonçait en début 2015 une nouvelle mouture des maîtres du brit-pop. C’est cette semaine que paraît officiellement le huitième album studio de Blur intitulé The Magic Whip.
Enregistré au Avon Studio à Hong Kong, le quatuor s’est accointé les services de l’acolyte habituel, Stephen Street (The Smiths, Morrissey, Kaiser Chiefs) à la réalisation. Ça donne quoi ce retour de Blur? Ça donne dans l’ensemble un très bon disque qui constitue un curieux amalgame du pop-rock coutumier de Blur et des univers solos plus subtils d’Albarn et de Coxon. Comme d’habitude, c’est rempli de bonnes idées et d’arrangements astucieux. On pense immédiatement au rock carré Go Out sur laquelle se côtoient et se superposent les guitares grinçantes/urgentes, les claviers psychédéliques, tout ça auréolés d’un refrain hyper accrocheur… à la Blur. Une excellente chanson!
On retrouve également intact le désir du groupe à repousser ses propres limites. On pense à la comptine pop Ice Cream Man et son fond sonore délirant. Ce qui aurait pu devenir un tantinet niais, se transforme en une ritournelle captivante, un peu champ gauche. Bien entendu, on les aime un peu plus abrasifs, mais il n’y a rien à redire sur la qualité de songwriting, sur la limpide réalisation de Street ainsi que sur l’exécution en général. Blur a du kilométrage au compteur et ça paraît.
Par contre, ce The Magic Whip vous demandera plus d’une écoute afin d’en apprécier les nombreuses subtilités sonores que vous découvrirez au fur et à mesure des auditions. Par exemple, sur Tonight I Was A Spaceman (chanson qu’on a détestée à la toute première écoute), on devient fasciné par les tournants imprévus que prend la pièce, par l’utilisation intelligente des claviers ainsi que par la conclusion amalgamant un larsen de guitare à un rythme électro en quasi «fade-out». C’est parfaitement réussi.
Parmi les autres moments forts de l’album, on a noté le simple rock complètement accrocheur Lonesome Street, la pop-rock synthétique I Broadcast, la frémissante There Are Too Many Of Us (génuflexion aux arrangements de cordes exécutés par le Demon Strings), l’électro-rock ténébreux Pyongyang de même que l’excellente Ong Ong où l’on retrouve un Blur dans ses vieilles pantoufles brit-pop.
Sans être la totale, Blur peut encore se vanter d’être à la page tout en demeurant authentique. Difficile d’être à côté de la plaque avec deux musiciens aussi talentueux et créatifs que Daman Albarn et Graham Coxon. C’est un Blur nettement plus assagi qui est présenté aux fans… plus modéré, mais aussi vivant! Beau travail!
Ma note: 7/10
Blur
The Magic Whip
Warner Music
52 minutes
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