Critiques

Nokta ŝoforo

Yves Desrosiers

Nokta ŝoforo

  • Impresaria
  • 2021
  • 49 minutes
8
Le meilleur de lca

Yves Desrosiers fait partie du paysage sonore québécois depuis belle lurette. Celui-ci était dans la Sale Affaire de Jean Leloup, avait un groupe avec Mononc’ Serge et Patrick Esposito Di Napoli dans le temps des Colocs, était le guitariste de tournée de Daniel Bélanger dans le temps de Quatre saisons dans le désordre, a réalisé La llorona de Lhasa et bien plus. Autrement dit, la présence d’Yves Desrosiers est un peu un gage de qualité comme les étiquettes sur ton vin qui dit que celui-ci a gagné une médaille d’or dans un concours. D’ailleurs, les collaborateurs sont aussi de grande qualité sur l’album : Didier Dumoutier, son fils Victor (Valery Vaughn, dope.gng), Marianne Houle, Geneviève Toupin (Willows, Chances) Lisa Leblanc et Ben Morier qui assure le mix.

Depuis quelques années, dans sa pratique solo, Yves Desrosiers a le regard (et les oreilles) tourné vers les traditions musicales d’ailleurs. C’est précisément ce qu’on entend sur Nokta ŝoforo. L’album est souvent présenté comme un voyage. Il transporte résolument ailleurs où le temps et l’espace ne sont plus les mêmes. Où la guitare occupe la place centrale et nous parle comme des paroles écrites.

Krepusko est un bel exemple alors que la guitare acoustique agit à titre de fer de lance pendant que les sonorités diverses l’entourent avec juste retenue. Desrosiers réussit à nous emporter avec lui dans une trame qui nous envoie dans un univers imaginaire qui fait rêver, où il n’y a plus vraiment de haut, de bas, de droite ou de gauche. Dormeno, un des premiers simples à paraître pour l’album a aussi une magnifique facture où les cordes et les cuivres nous enveloppent d’une réconfortante chaleur. Il ne nous reste qu’une seule envie : nous abandonner à ces mélodies aériennes.

Desrosiers nous transporte à travers des atmosphères différentes et réveille du même coup des sentiments divers. Autŭna frido est mystérieuse et l’on s’y abandonne qu’à moitié, ne sachant pas ce qu’elle nous cache, Soleca ŝoforo au contraire nous transporte en apesanteur où les tracas n’existent plus. Le seul endroit où les voix se font présentes est dans Noktaj pensoj qui ferme l’album. Ça demeure tout de même la guitare qui montre le chemin. Ces voix sont cependant bien intégrées et l’ensemble coule à merveille.

C’est un très bel album de musique instrumentale qu’offre Yves Desrosiers. On y retrouve des chansons qui semblent faire abstraction du temps et qui empoignent la main pour faire voyager à travers des décors imaginaires.

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