Critiques

Weezer

Teal Album

  • 36 minutes
7

Bon. On va faire un peu différemment cette fois-ci si ça ne vous dérange pas trop. On va commencer par la note en jugeant cet album bleu sarcelle pour ce qu’il est.

7 / 10. Parce que c’est pro en ciboulette ce disque.

Pourquoi donner une si bonne note à un disque de Weezer, un groupe dont je déteste l’entièreté de ses disques non appelés Pinkerton ? Parce que c’est un gros disque de nostalgie crasse, joué par un groupe en pleine maîtrise et produit avec les plus hauts standards de l’industrie. Oh oui. Ça sonne comme une tonne de brique.

Les reprises de No Scrubs de TLC et de Billie Jean de Michael Jackson étonneront sans doute le plus pour leur éloignement stylistique du répertoire de Weezer. C’est vrai. Rivers Cuomo se trouve un côté soul sur ces deux titres qu’on ne suspectait pas.

Mais Sweet Dreams de Eurythmics et surtout Happy Together des Turtles sont les plus réussis à mon avis.

On connaissait déjà la reprise d’Africa de Toto, phénomène de karaoké depuis quelques années, mais ce morceau obtient la note de passage à mon avis.

Quant à Paranoid de Sabbath, c’est vraiment la dernière chose que j’avais envie d’entendre cette année après je sais pas moi… Greta Van Fleet qui reprend Woman de Wolfmother

Donc 7 / 10.

«Mais pourquoi juste 7 ? T’as dit que c’était bon» que je vous entends dire.

Parce que tout ce que représente cet album prouve que les gars de Weezer sont à un point dans leur carrière où la joke importe davantage que la musique. Comme Insane Clown Posse mettons… ah c’pas une joke ça ?! Tk, nevermind…

Tsé, le nom de couleur, ça fera. Le bleu, ok. Le vert, passe encore. Rouge… on est tanné. Ah ok, ils osent un blanc, voyons don’ ! Hein quoi ? Ils vont lancer en mars un album noir ? Ok non, là, c’est vraiment nous prendre pour des caves.

Mais ce n’est pas que ça. Toute cette ironie laisse comme une drôle d’impression à l’auditeur… comme si on riait de lui. La pochette de ce Teal Album en est la preuve. Le bleu quétaine, délavé du bleu de leur premier opus, avec les gars reprenant leur pose classique, mais avec des allures mi-délurées, mi-louchones, j’appelle ça en beurrer deux trois couches de plus que le client en demande.

Cette ironie est assumée que vous me dites ? Peut-être.

Mais cet album-surprise de reprises est une preuve de plus que ce groupe est devenu une caricature de lui-même.

Quand même drôle. quand on y pense, à leur début, les gars voulaient faire du college rock fédérateur alors qu’ils n’ont jamais réussi à sonner autrement que comme un groupe de dorky petits frères nerds.

Encore plus drôle de penser qu’avec cet album de reprises ironiques, ils n’auront jamais été aussi populaires dans les fratries, les sororités et les partés de collégiens milléniaux.

Ça adonne ben, ça l’air que les milléniaux aussi sont « tired of sex ».

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