Critiques

Vince Staples

Vince Staples

  • Blacksmith Recordings
  • 2021
  • 22 minutes
7,5

Vince Staples a lancé le 9 juillet son quatrième album en carrière. La dernière sortie du rappeur de Compton en Californie était FM! en 2018. Staples a le don de bien utiliser les mélodies tout en livrant un rap aux paroles intelligentes qui frappent avec des images poétiques vives et bien construites. Est-ce que la tendance se maintient sur son album homonyme?

En grande partie, oui. On retrouve Staples, ses jeux langagiers habiles et ses rimes qui frappent dans le mille. Cet album atteint à peine la marque des 22 minutes avec ses 10 chansons qui mettent pratiquement l’Américain seul en vedette sur des pièces composées par Kenny Beats. Le résultat est une expérience assez directe où la parole de Staples prend l’essentiel de l’espace.

Parlons-en de cette parole. Poursuivant sur les mêmes thèmes que sur ses efforts précédents (la vie dans les coins malfamés de Compton), on sent tout de même une certaine maturité se poser en lui. Il revient sur des moments de violence et fait des constats sur ses propres agissements. Une sorte de mea culpa gangster? On pourrait dire ça en quelque sorte, mais la réalité est beaucoup plus nuancée…

Yeah, I can die tonight so today
I’m finna go get paid
I’m the violent type, so don’t play
‘Less you want your grave
We was in the hood, rent was late
Ain’t have section eight
Had a .38 in the eighth, moved on 68th

The Shining

Cependant, il n’en reste pas là. La réflexion se décline à travers les 10 pièces de manière différente. On passe de la peur, à la colère, à l’envie de changer de mode de vie. La constatation que le changement de milieu n’est pas facile habite aussi les lignes encore une fois malignes de Vince Staples. Il a déclaré aussi que cet album est beaucoup plus personnel d’où le titre homonyme. C’est en effet le cas. On a l’impression de suivre le rappeur dans ses mauvais coups et ses moments difficiles.

Point de vue strictement technique, ce n’est pas sur cet album que Vince Staples nous démontre la plus grande polyvalence. Le débit suit le reste de l’œuvre et garde un ton simple et dépouillé d’effet. Le rappeur fait amende honorable en nous livrant honnêtement et sans artifices les lignes dont il est l’orfèvre. Certaines pièces retiennent un peu plus l’attention pour les mélodies comme le premier simple LAW OF AVERAGES et ARE YOU WITH THAT?. Même son de cloche dans TAKE ME HOME sur laquelle Fousheé prête sa voix au refrain.

C’est un autre album intéressant pour Vince Staples. Ça passe rapidement 22 minutes, mais en même temps, cet album homonyme est tellement dense que cela paraît quasiment le double. On s’ennuie un peu du côté plus léger du rappeur qui est complètement évacué. Ça demeure un album dans lequel plonger assurément si vous êtes un fan de rap.

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