The Weeknd
Starboy
- Republic Records
- 2016
- 69 minutes
C’était une surprise de taille lorsque The Weeknd a annoncé la sortie de Starboy en septembre dernier. Beauty Behind The Madness avait à peine un an et profitait toujours d’une grande visibilité. Bien qu’il ait toujours maintenu une cadence de création régulière, cela semblait tout de même rapide. On se demande aussi où Abel Makkonen Tesfaye trouve le temps pour composer à cette vitesse en tenant compte de son horaire complètement fou qui le transporte en tournée un peu partout autour du globe.
Eh bien, à l’écoute de Starboy, on se demande s’il ne s’est pas empressé un peu trop. On se retrouve devant un album qui comporte beaucoup moins de chansons marquantes. Malgré quelques hymnes pop phares disséminés à travers son troisième album, l’ensemble ne réussit pas à faire le poids avec sa galette précédente et encore moins faire le poids face aux trois excellents EP qui avaient lancé sa carrière : House of Balloons, Thursday et Echoes of Silence.
La pièce-titre, une collaboration avec le duo français Daft Punk, est de loin l’une des meilleures pièces de l’album. C’est dommage de savoir qu’après la première chanson tout aura une saveur plus fade. Il récidive avec les deux casqués : I Feel It Coming ferme la marche. Cette dernière est plus près des trames à la Random Acces Memories en style sonore. Ce n’est pas tout à fait réussi. Il se farcit quelques collaborations sur Starboy. On a Lana Del Rey qui vient faire des sons de jouissances maladroits sur Stargirl Interlude. Une pièce qui est décevante par son manque de construction alors qu’il y a autant de talents réunis. La suivante, Sidewalks, compte sur l’apport de Kendrick Lamar. Faire appel à ce dernier est un peu l’équivalent de « passer go et réclamer 200$ ». Lamar est encore une fois solide et bien que The Weeknd se débrouille, ce n’est pas lui qu’on retient.
Parmi les quelques chansons qui valent le détour, Party Monster et sa montée bien orchestrée est plaisante bien que le texte laisse un peu à désirer. Secrets et Rockin sont entraînantes, mais on a rapidement fait le tour de leurs mélodies usuelles et déjà entendues. Six Feet Under se débrouille malgré le message qui manque de subtilité. On se souvient que The Weeknd met de l’avant une vision de la femme qui est assez réductrice. Encore une fois, il parle d’une effeuilleuse sans aucune subtilité. Bien loin de la Pyramids de Frank Ocean.
The Weeknd a toujours été un pourvoyeur régulier de succès radio commerciale. Cependant, pour la première fois, il ne s’élève pas au-dessus de la mêlée. Starboy est un album qui laisse sur sa faim et qui, malgré les quelques chansons intéressantes, est dans on ensemble trop long et convenu.
Ma note: 5,5/10
The Weeknd
Starboy
Republic Records
69 minutes