The Planet Smashers
On The Dancefloor
- Stomp Records
- 2025
- 36 minutes
Si vous aviez délaissé Planet Smashers, voire le ska, depuis quelques années, vous ne serez pas trop dépaysé avec On The Dancefloor.
Pas évident pour les pionniers montréalais de se renouveler quand le ska lui-même est pratiquement devenu un running gag. Avec même une allusion dans le numéro d’ouverture du gala de l’ADISQ en 2024 quand Pierre-Yves Roy-Desmarais chante « Comme c’est bon une bonne chanson… Qu’elle soit pop, rock, hip-hop ou ska… Peut-être pas ska…»
Heureusement, les Planet Smashers n’ont rien à cirer des modes qui rapprochent ou éloignent leur style de prédilection de l’avant-scène. Depuis plus de 30 ans, les gars savent faire lever le party avec des hymnes festifs et ce dixième album s’inscrit parfaitement dans cette tradition.
D’une mouture plutôt classique dans sa structure, Wasted Tomorrow vous défie d’entrée de jeu de rester immobile en l’écoutant.
Même constat dès les premiers rim shot de Meet Me On The Dancefloor. Vous vous croirez dans un show extérieur skankant et suintant votre vie dans un festival extérieur durant les années 90. Surtout sur Alien. Pour sa part, Things You Do ramène la balance à un tempo un peu plus tempéré.
Référence obligée au reggae, Police brutality qui, comme son nom l’indique, aborde la «brutalité policière» avec nul autre que Neville Staple des Specials comme invité pour donner le ton. Et, en plus de Staple, le groupe s’acoquine avec nul autre que Charley «Aitch» Bembridge de The Selecter, autre combo légendaire du two-tone britannique, sur Easy Like I Do.
Pas de répit avec Torpedo et Bags of Cash qui s’enchaînent comme si la survie du party en dépendait. Tandis qu’avec Walk on Back, flirtant aussi avec le reggae, chaque syllabe, chaque rime, épouse à merveille cette cadence enjouée. Les punchs d’orgue au milieu s’avèrent sublimes.
Lie est peut-être la plus percutante. À la fois dans son exécution qui rappelle English Beat et son propos dénonciateur.
Parmi les éléments qui distinguent ces survivants de la troisième vague du ska, et c’est vrai pour l’ensemble de leur carrière, ce sont les arrangements de guitares. On ne se limite pas au picking par en haut sur une guitare clean. Un soupçon d’overdrive juste assez sale s’incorpore dans l’ensemble des tounes. Et l’exploit là-dedans est de ne jamais sonner comme Reel Big Fish, Less Than Jake ou autres Goldfinger qui ont bien failli faire mourir le genre à force de reprendre des standards des années 80.
Comme mentionné ci-haut, cette enfilade de refrains porteurs n’a rien pour déstabiliser les amateurs de ska. Mais l’effet recherché ne réside pas tant dans la surprise que dans l’habileté à explorer ce filon avec une énergie puisant dans le punk et le rock.