The Hives
The Hives Forever Forever the Hives
- PIAS
- 2025
- 33 minutes
Écouter un nouvel album des Hives, c’est comme retrouver un chum qu’on n’a pas vu depuis longtemps et reprendre la conversion là où elle était quand on s’est quittés. Comme si c’était hier. Et pour cause, ce dernier album des pionniers du rock garage suédois sue à grosses gouttes d’un bout à l’autre.
Le premier simple, Enough is enough, sorti en avril, propulse cette énergie étincelante. Non, on ne s’éloigne pas tant de ce que le groupe pouvait offrir en sonorités ou en intensité au cours des années 2000. Mais pourquoi s’en plaindre? Prenez-le comme du comfort food musical.
The Hives arrive encore à pondre des bijoux de mélodies sur de folles cadences. Et qu’en est-il de l’habileté de créer des hymnes en béton comme Hooray, Hooray?! Tout ça reste intact dans leur nouveau répertoire.
Si on joue en terrain conquis du côté du garage-punk explosif sur la majorité des titres, Bad Call nous renvoie à une formule plus glam/glitter. Mais n’y voyez pas un pastiche du genre. On s’approprie peut-être une rythmique midtempo chère à Gary Glitter mais le vocal et le plaquage soigneusement élaboré des accords de guitares en font une parfaite chanson de Howlin’ Pelle Almqvist et sa bande.
Rarement parle-t-on d’une pièce introspective quand sa vitesse de croisière franchit presque le mur du son. Pourtant, c’est bel et bien le cas avec Paint a Picture. Avec sa fin apocalyptique, elle représente un des moments forts de l’album.
À force d’écouter, on se demande même comment le groupe choisit ses simples, tellement chaque pièce recèle un potentiel de ce côté-là. Justement, l’extrait Legalizing Living montre avec brio que le groupe peut varier ses attaques pour les besoins d’une bonne mélodie plutôt que d’y aller constamment à fond la caisse. Et le fait qu’elle suive la toune la plus rapide de l’ensemble, O.C.D.O.D., plutôt hardcore, dénote une maîtrise de l’Art (avec un grand A) du pacing.
Vous êtes nostalgiques de vos soirées de perdition d’antan? La très efficace Roll Out the Carpet et son refrain rentre-dedans à souhait nous ramène presque sur le plancher de danse du Saphir sur Saint-Laurent circa 2003.
La troupe ne délaisse pas non plus le rock classique dans Born a Rebel. Clin d’œil à Abracadabra de Steve Miller Band ? Peu importe, ça marche.
Comme finale, la pièce-titre de l’album est livrée comme un irrésistible auto-hommage au groupe qui se considère bel et bien comme un grand, voire un très grand, groupe rock. Et on se sentirait mal de lui donner tort avec The Hives Forever Forever the Hives, qui se révèle telle une authentique séance de défoulement auxquels fans ou non-fans sont conviés à lâcher leur fou.