Critiques

The Besnard Lakes

Until In Excess, Imperceptible UFO

  • Jagjaguwar Records
  • 2013
  • 49 minutes
8,5
Le meilleur de lca

umojacketv1C’est le quatrième album pour la formation montréalaise The Besnard Lakes, et il devient très clair que le couple au cœur du groupe, Jace Lasek et Olga Goreas, a trouvé une formule qui fonctionne. Avec leur studio Breakglass, Lasek et Goreas ne sont pas seulement bien placés pour aider à cultiver les groupes locaux – notamment Suuns, qui ont signé avec Secretly Canadian grâce aux bons mots de Lasek à leur endroit. Ils sont aussi bien placés pour prendre leur temps pour composer et pour enregistrer. L’élaboration d’Until in Excess, Imperceptible UFO remonterait à 2011 et se serait étalée sur plus d’un an. Le résultat sonne comme une œuvre à laquelle on a consacré le temps et les ressources qu’il faut.

Depuis sa formation, The Besnard Lakes fait dans le rock intemporel, avec le regard fixé sur les moments d’apothéose triomphante. UFO n’est pas moins épique et triomphant, mais les fans du groupe remarqueront que les compositions cette fois sont plus feutrées et plus éthérées dans l’ensemble. Cette approche atmosphérique est peut-être due aux quelques chansons que le groupe a enregistrées pour des films depuis la sortie de The Besnard Lakes Are The Roaring Night, en 2010. L’instrumentation est riche et recherchée, avec des sons de synthés dans tous les coins et même un quatuor à cordes dans And Her Eyes Were Painted Gold.

Ça ne veut pas dire que Besnard Lakes ne montre pas les dents de temps à autre. La bande de Lasek garde dans son arsenal musical les vieux amplis à lampes le volume au fond, à déployer lorsque la chanson le requiert. At Midnight, notamment, culmine avec un gros riff aussi implacable qu’une avalanche, au grand plaisir de votre serviteur.

L’album pourrait servir à jouer à “repérez les influences”. Une grande variété d’artistes pourrait être nommée, dans des styles allant du shoegaze du tournant des années 1990 au AOR des radios FM des années 1970. J’ai même cru entendre des échos de doo-wop du début des années 1960. Ce type d’hybride des genres n’a rien de particulièrement unique, beaucoup d’artistes le pratiquent sans forcément obtenir de résultats concluants. Ce qui compte est qu’on sente le groupe inspiré et transporté par ses influences pour créer quelque chose qui dépasse le simple pastiche. Dans le cas des Besnard Lakes, le terme “inspiré” n’est pas suffisant. Il faudrait plutôt parler d’artistes possédés, hantés jusqu’à la moelle par les fantômes de la musique du passé.

Les Besnard Lakes se sont bâtis une solide réputation depuis leurs débuts, tant sur scène qu’en studio. Until in Excess, Imperceptible UFO ne fera rien pour ternir cette réputation; s’il y a un brin de justice sur cette terre, ça leur attirera des masses de nouveaux fans.

Ma note : 8,5/10

The Besnard Lakes
Until in Excess, Imperceptible UFO
Jagjaguwar
49 minutes

www.thebesnardlakes.com/

[youtube]http://youtu.be/WqrayxTy9To[/youtube]