Critiques

The Beat Escape

Life Is Short The Answer’s Long

  • Bella Union
  • 2018
  • 46 minutes
7

Originaire de Montréal, The Beat Escape est un groupe composé de Patrick A. Boivin et Adam Weitzman. S’étant fait les dents sur la scène montréalaise en tant que DJ et gagnant en confiance à la suite de quelques collaborations et projets, ce duo concrétise la suite logique de leur carrière; la sortie d’un premier album studio.

Life Is Short The Answer’s Long, signé chez la maison de disques Bella Union, est un ouvrage très intéressant. Plusieurs plages de ce disque dévoilent une intense sonorité qui brille de mille feux et sont teintées d’un grand sentiment de légèreté. À la frontière de l’électronique, de la pop et du rock psychédélique, le groupe offre un album cosmique dans lequel les sons électroniques et les voix planantes vont droit au but et sont mélodiquement irréprochables.

L’album ouvre avec Sign of Age et Moon In Aquarius, des tubes rétro futuristes rappelant beaucoup les trames sonores signées Giorgio Moroder (Midnight Express) pour ensuite nous caresser l’âme avec Where Water Ends, où le chant aérien et distancié suffit à rendre la mélodie délicate à souhait. Sur la « Depeche Mode-esque », More Dreams, nous sommes par la suite dirigés vers un son aux réverbérations plus homogènes et aux incursions électroniques distordues qui ne font que dynamiser davantage le voyage.

Si les contemplatives Limestone Alps et Then I Drift Away défilent sans énorme impact, le voyant s’allume lorsque surviennent les titres Seeing Is Forgetting et Nemo Propheta; de goûteuses tranches d’électro-pop et de shoegaze bien progressives avec leurs synthétiseurs surnaturels, leurs jolies lignes de basse et vaporeuses harmonies vocales.

En somme, c’est un album qui couvre gentiment le silence, et qui s’impose avec douceur comme la pénombre qui descend sur le jour. Il s’écoute très bien et plaira à un bon nombre de nostalgiques.

Life Is Short The Answer’s Long est un album aux architectures gazeuses et aux rêves si solides que l’on constate en fin de compte à quel point l’art de Weitzman et Boivin est souple, avenant et complexe : une alchimie passionnante qui transforme une simple escapade en véritable voyage.

À découvrir !