Critiques

Stone Temple Pilots

Stone Temple Pilots

  • Rhino Records
  • 2018
  • 48 minutes
7,5

Après plusieurs années d’absence et de doutes quant à leur avenir, voici le retour des Stone Temple Pilots, un des plus grands groupes rock alternatif des années 90. Ah! Nostalgie quand tu nous tiens.

Suite aux décès de Scott Weiland, l’enfant terrible et parolier original de la formation en 2015, et de Chester Bennington (Linkin Park), tête d’affiche le temps d’un EP (High Rise, 2013) en 2017, le résiliant groupe formé à San Diego en 1990, revient avec un nouvel album studio, le premier depuis 2010. Et le quatuor officialise l’arrivée d’un nouveau chanteur, Jeff Gutt. Toujours aux commandes de STP, on retrouve les talentueux frères DeLeo, Dean à la guitare, Robert à la basse et aux harmonies vocales et le brillant Eric Kretz à la batterie.

Avant de commencer la critique, parlons de l’éléphant dans la pièce, qui est ce nouveau chanteur ? Ancien candidat à l’émission de téléréalité The X Factor U.S.A, et chanteur du groupe nü metal Dry Cell, Jeff Gutt n’est pas Scott Weiland (soupir…). Par contre, il apporte un certain je ne sais quoi d’étrangement similaire à Weiland tout en restant authentique. Pourvu d’une voix à la fois rauque, énergique et mélodieuse, il est non seulement remarquable et convaincant dans son rôle, mais il sait également très bien s’approprier les tubes qui s’enchaînent à la vitesse grand V.

En effet, dans cet album de 12 titres, on y retrouve la volonté et la puissance du groupe d’antan. Meadow, l’explosif premier simple de l’album lancé en novembre dernier, sonne à s’y méprendre à du STP tout droit sorti de l’album Purple (1994) ou de Tiny Music… Song From the Vatican Gift Shop (1996). Les chansons se succèdent et plusieurs s’avèrent très réussis, telle que l’introductive Middle Of Nowhere; une dynamique pièce de style arena rock. Les titres Guilty et Six Eight, où on nous sert le son sémillant de guitare et les riffs toujours percutants de Dean DeLeo, incluant de magnifiques solos de batterie d’Eric Kretz, sont excellentes.

Dans Roll Me Under, écrite par Robert DeLeo, celui-ci exhibe sa basse dans la plus parfaite continuité tout en fusionnant avec la solide voix de Gutt. L’album offre également quelques plages plus calmes dont : The Art Of Letting Go, Thought She’s Be Mine (une de mes chansons préférées de l’album) et la poignante Finest Hour écrite sans aucun doute pour le regretté Scott Weiland.

You never said goodbye

It left a void that’s like no other

I know because it’s true […]

I hold our precious time up to the sky

I miss you brother

I hope you know it’s true

Ce septième album est un retour admirable pour ce groupe qui a passé à travers plusieurs épreuves en l’espace de presque 30 ans de carrière. Bien qu’il ne soit pas nécessairement au même niveau des premiers albums sur le côté écriture et arrangements musicaux qui peuvent paraître par moment répétitifs, on y retrouve quand même plusieurs éléments qui ont fait de Stone Temple Pilots un succès et c’est bien là l’essentiel. À une époque incertaine où les valeurs sûres du passé ont plus que jamais la côte, que dire de ce nouvel opus au final ?

Verdict : une agréable surprise, vive, sensible et efficace.

*Stone Temple Pilots fera partie de la programmation de la 13e édition du Rockfest de Montebello du 14 au 16 juin 2018.