Critiques

Stella Donnelly

Flood

  • Secretly Canadian
  • 2022
  • 39 minutes
7

Stella Donnelly avait marqué des points avec son premier album, Beware of the Dog. Celui-ci traitait de masculinité toxique et de l’attitude de la société envers les femmes en tant que groupe social. Sur ce deuxième album, les questions se font beaucoup plus quotidiennes. Même si le fond opiniâtre de Donnelly trouve toujours un chemin vers les textes.

L’Australienne à la voix légère montre sur Flood qu’elle a prise du galon musicalement. Ses compositions sont plus variées et on y retrouve des approches plus approfondies. On y voit aussi sa capacité à interpréter des paroles qui sont plus près de son expérience personnelle et des émotions humaines. Donnelly trouve le moyen de nous communiquer à travers sa voix les émotions qui se retrouvent dans ses textes. S’il est moins marquant que Beware of the Dog, Flood demeure un excellent long format qui coule de source.

Les trois premiers extraits étaient prometteurs. L’infectieuse et dynamique Lungs montrait le côté plus affirmé de l’autrice-compositrice-interprète même si les envolées douces de sa voix aiguë pendant le refrain avaient toujours cette légèreté magnifique dont elle est capable. C’est un peu le même modus operandi sur la mélodieuse How Was Your Day? qui réussit à faire des miracles avec la plus anecdotique des phrases qu’on dit tous dans l’intimité… et qui tourne parfois en séparation de couple ! Malgré ses sujets plus personnels, Stella Donnelly n’a rien perdu de son ingéniosité à l’écriture.

Le côté plus intime de cet album continue sur la chanson-titre qui est une demande de bouée de sauvetage quand les vagues se font trop menaçantes. D’un autre côté, il y a beaucoup de pièces calmes et plutôt mélancoliques sur Flood. On retrouve notamment Restricted Account où des influences de jazz se font présentes tout en restant dans le pop-rock.

Flood est tout de même un album avec moins de variations dynamiques que sur Beware of the Dog. L’enchaînement Restricted Account, Underwater et Medals est particulièrement calme même si ça s’emporte un peu sur la dernière. On est quand même dans un registre assez posé et un moment donné, ça donne l’impression que l’album ne décolle pas. C’est encore le cas sur l’enchaînement This Week, Oh My My My et Morning Silence. Ça ne fait pas de ces chansons des mauvais titres pour autant, c’est juste l’enchaînement qui est un peu plat. Ce qui pourrait nous faire manquer que les harmonies vocales sur Morning Silence sont tout simplement magnifique.

C’est donc un autre bon album pour Stella Donnelly, même s’il est un tantinet moins excitant que Beware of the Dog. Elle démontre que sa palette en tant que compositrice s’est raffinée et élargie alors que ses talents d’autrice restent très présents. Elle a de l’esprit Donnelly et c’est ce qui frappe le plus. On peut aussi applaudir l’ouverture dont elle fait preuve dans ses textes cette fois-ci. Ça semble beaucoup plus près de ses émotions et cet entrebâillement qu’elle ouvre sur son monde intérieur demande du courage.

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