Critiques

Someurland

2012

  • Indépendant
  • 2015
  • 46 minutes
6

Someurland - 20122012, voilà le titre du premier album complet de Someurland, projet solo d’Elaine Martin, musicienne, bédéiste, artiste visuelle et cinéaste (elle signe son premier clip et la pochette de ses EP et album). 2012, c’est également une année charnière dans la vie de Martin, alors qu’elle quitte la ville de Vancouver, après une année là-bas et une rupture douloureuse, pour rentrer à Montréal. La transition lui inspire un projet musical qu’elle intitule Someurland, sorte d’hommage à la ville de Summerland, en Colombie-Britannique.

La voix androgyne, rauque d’Elaine Martin (LoRa, Amour à jeun) peut confondre l’auditeur inattentif, car le pronom utilisé dans les paroles est bien le «elle». Le style musical aussi, électro-pop-rock lourd qui rappelle un peu celui de Propofol (clin d’œil, elle a fait la pochette de l’album Banquet du groupe), rafraîchit de toutes les chanteuses à la voix suraiguë qui pianotent des claviers électroniques. Elaine Martin assume sa voix particulière, qui sonne un peu à la Annie Lennox, la pousse parfois pour toucher des teintes plus féminines (Encore loin, Excentrique égoïste) à la Robyn, mais joue avec authenticité.

2012 suit le premier EP homonyme paru en 2013, dont les quatre pièces se retrouvent quasi à l’identique sur l’album. Cette répétition déçoit, mais pas autant que la qualité globale des paroles. C’est très dommage, parce que la musique accote de grosses pointures dans l’électro-pop. Il faut monter le son pour apprécier tous les rythmes, les lignes de basse, les différentes mélodies qui se répondent. Ça promet pour les spectacles!

Elaine Martin s’occupe de créer la musique, les paroles, d’enregistrer les claviers et la guitare électrique. Elle collabore avec François-Pierre Lue (bande sonore de la version anglophone de La grande séduction, The Grand Seduction) sur scène et sur l’album. De son côté, Jean-Pierre Villemure (Ève Cournoyer, Les Incendiaires) s’est chargé du mixage. Encore une fois, d’excellents collaborateurs. Pourtant, il manque un ingrédient pour obtenir un disque qui poigne. Il se dégage de 2012 une impression de déjà-vu datant du début des années 2000. J’aurais tripé au secondaire…

N’empêche, quelques bonnes pistes se démarquent: La plus vieille histoire du monde, mais surtout la sulfureuse Fulton, où violons et violoncelles viennent rehausser la trame musicale. Fulton détonne par sa qualité comparativement au reste de l’album. Si, plutôt que de réenregistrer avec quelques grenailles de son différent du maxi, Someurland avait choisi de créer d’autres pièces de la force de Fulton, l’album aurait pu se tailler une place plus enviable. La pièce suivante, Golden Bridge, possède elle aussi plus de coffres, plus de variations et non seulement un gros bloc de son un brin gueulard.

Au final, on sent que Someurland se démarquera sur scène, mais moins en disque. Ça tombe bien, le lancement aura lieu le 21 janvier au Divan Orange.

Ma note: 6/10

Someurland
2012
Indépendant
46 minutes

http://someurland.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kVxSz8Aco7I[/youtube]

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