Critiques

albatross

Simon Leoza

Albatross

  • Rosemarie Records
  • 2021
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

Simon Leoza est un compositeur montréalais qu’on connait déjà depuis quelque temps sous le nom de Tambour. À l’approche de la sortie de son premier long jeu, il a décidé de reprendre son prénom et d’emprunter le nom de son arrière-grand-mère. Le compositeur de 30 ans nous a habitués à des trames de qualités qui nous font voyager avec ses EP, est-ce encore le cas sur Albatross?

Tout à fait. Dans le communiqué de presse pour l’album, on parle de voyage et de distance, parce qu’en fait Leoza travaille sur certaines de ces pièces depuis plusieurs années. Comme l’Albatros de Baudelaire, on passe de pièce qui inspire le magnifique à des pièces qui touchent par leur mélancolie. Une chose est sûre, le fruit était mûr pour Simon Leoza qui nous présente ici une œuvre empreinte de romantisme et d’émotions.

Dès Prophets, Simon Leoza rappelle pourquoi il est déjà célébré : une pièce qui nous prend dans le creux de ses mains et avant qu’on se soit rendu compte de quoi que ce soit. On vole par-dessus les contrées sur le dos des airs de cordes magnifiques qu’il a composé. Aux instruments qu’il est coutumier d’entendre dans des compositions orchestrales, s’ajoutent des machines électroniques qui battent le rythme, qui viennent colorer la trame et en faire une composition indubitablement contemporaine. Blaise Borboën-Léonard (Lydia Képinski, Unexpect, ex-Hôtel Morphée) a prêté main-forte à ce travail.

Il y a toujours une certaine sensibilité en filigrane des compositions de Leoza. Pas toujours de la douleur, mais certainement une mélancolie portée par la langueur des cordes. Certains extraits en sont fortement colorés, La nuée par exemple, et d’autres en sont plus subtilement parfumés comme Alcatraz qui est plus nerveuse. Mais il est difficile de se distancier complètement d’une certaine tristesse.

Simon Leoza démontre aussi sa polyvalence sur Albatross, passant de pièces expansives et grandiloquentes à des moments intimes comme la touchante Alma où à la manière de Jean-Michel Blais, on entend tout du piano incluant le bruit du pied sur la pédale, des doigts sur les touches et quasiment la respiration de Leoza alors qu’il se livre sans fard. L’aérienne Omen qui clôt l’album de 40 minutes est un très bon exemple de la maîtrise que Leoza possède de la composition.

Simon Leoza réitère pourquoi il est un musicien auquel on doit porter attention. C’est un compositeur talentueux qui n’hésite pas à se glisser hors du moule pour créer des pièces où l’émotion est palpable, où les textures sont riches. Albatross vaut le détour.

Vous pouvez aussi écouter le concert qu’il vient de donner où il interprète de nombreuses pièces de l’album:

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