Red Hot Chili Peppers
The Getaway
- Warner Bros. Records
- 2016
- 54 minutes
Il y a une dizaine de jours, un des groupes qui me laissent franchement de marbre lançait son 11e album studio intitulé The Getaway. Oui, les surévalués Red Hot Chili Peppers étaient de retour. Je m’étais retrouvé dans un état léthargique lamentable, près d’un coma irréversible, à l’écoute du précédent effort, le soporifique I’m With You. Une ineptie sonore signée Rick Rubin. Un album raide mort, ben ben plate, mais ben ben plate. Ça va, je pense que vous avez compris.
Alors, afin de se secouer les puces, RHCP s’est libéré de l’emprise du barbu Rubin et c’est l’omniprésent Brian Burton, alias Danger Mouse, qui se retrouve derrière la console. Et qui dit Danger Mouse, dit « control freak » à l’os. Avec le bonhomme aux commandes, vous êtes assurés que votre musique perdra un peu beaucoup de son identité… et bien entendu, c’est ce qui survient sur ce disque.
Pour ceux qui aiment le commérage, sachez que le groupe a dû retarder l’enregistrement de l’album, car l’ADN de RHCP, le bassiste Flea, s’était fracturé un bras… et Dieu sait que sans Flea, le groupe est réduit à néant. Alors ça donne quoi ce disque? Bien honnêtement, c’est moins pire que ce que j’appréhendais. Sans être la proverbiale «agréable surprise», c’est quand même acceptable. Néanmoins, j’ai toujours eu peu de considération pour cette bande totalement surestimée, mais qui a toujours bien réussi à se «marketiser». Les bas qui camouflent les parties génitales, les corps musclés, la fausse irrévérence, etc. Mais bon, le grand public adore RHCP.
The Getaway est un disque nettement plus dynamique où le quatuor retourne à ses racines funk rock (en plus pépère, il va sans dire) et combiné au penchant pop psychédélique de Danger Mouse, ça donne un résultat quasi intéressant. Évidemment, par moments ça manque de hargne, mais dans la catégorie «disque estival divertissant» potable, le dénominateur commun appréciera. Je rends également hommage à la prise de risque calculée de RHCP. Je dis «calculée», car un disque de RHCP réalisé par maestro Burton, ce n’est pas comme si le quatuor avait fait appel à Kurt Ballou (Converge) comme guide sonore, mettons.
Les chansons réussies sont celles qui brassent la cage. Je pense au «tapping/slapping» de Flea qui sert de transition à l’explosion finale dans Goodbye Angels. Le riff juste assez salopé qui anime Detroit est solide. Le quasi-garage rock This Ticendoraga fait également le travail. Ça se termine aussi assez bien avec la pianistique/psychédélique, Dreams Of A Samurai. Et la disco-funk Go Robot plaira autant à mémé/pépé qu’au mélomane consensuel.
Conclusion? Ce disque est un album de Danger Mouse qui se fait accompagner pour l’occasion par RHCP. Tout simplement. Ça donne un résultat parfois étonnant, parfois ordinaire, mais Burton amène au moins le groupe dans son univers. C’est probablement ce qu’avait besoin RHCP pour garder la tête hors de l’eau. Grand bien leur fasse. Si j’étais bon joueur, j’octroierais la note de passage à The Getaway… mais ce ne sera malheureusement pas le cas.
Ma note: 5/10
Red Hot Chili Peppers
The Getaway
Warner Brothers
54 minutes
http://redhotchilipeppers.com/
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