Critiques

Radiant Baby

Restless

  • Lisbon Lux Records
  • 2019
  • 37 minutes
7

Radiant Baby est le projet du compositeur Félix Mongeon, de plus en plus actif sur la scène électronique montréalaise depuis la sortie de son EP It’s My Party (2017), qui comprenait six pièces de musique électro-pop et new wave inspirées du mouvement New Romantic. Mongeon a publié son premier album Restless en février dernier, qui conserve une partie de sa palette sonore originale à laquelle il ajoute des instruments acoustiques, et des arrangements plus contrastés.

Firecracker a un effet de retour vers le futur avec son atmosphère de trame de film romantique 80s, avec saxophone et synthétiseur scintillant inclus. La partie rythmique vient compléter la structure de la balade, la voix passant à travers les impacts. Do It met le feu à la piste de danse et poursuit dans la direction romantique avec sa combinaison de techno et de chant intimiste, particulièrement durant le pont mélodique. On continue à danser avec The One et une succulente ligne de basse disco menant à un refrain luminescent, on se trouve (légèrement) au Studio 54.

La basse monophonique ouvre Sweet Little Thing sur une séquence à l’octave, le kick et la voix lui font prendre le chemin de l’hymne pop qui explose rendu au refrain. Out Crowd change l’ambiance pour de la house monté en boucle, la progression et le groove sont excellents, même si ça devient un peu répétitif rendue à mi-chemin. L’introduction planante de l’interlude Jeux contraste complètement avec la synth-pop triomphante de Funny Games, qui a un effet de montage de film 80s durant lequel le/la protagoniste apprend à maîtriser de quoi en accéléré, c’est délicieux.

Pretty Mess y va avec un rythme post-punk hallucinant, la montée est réussie et le refrain amène la pièce à un niveau épique. Le pont avec le bref solo de clavier complète la palette avec sa touche d’italo-disco. La balade Don’t Push ralentit la cadence et prend une approche plus posée, presque planante avec sa trame ouateuse. L’instrumentale Restless conclut sur une boucle mélodique qui se renouvelle en densité et en clarté, pour terminer de façon presque expérimentale avec son oscillation qui se rapproche de l’onde brute.

Restless goûte un peu comme une saveur de bonbon que l’on retrouve après en avoir oublié l’existence en devenant un adulte. Son côté rétro nous rappelle qu’il y a eu de l’électro-pop dans les années 80 qui servait de trame à la résolution de conflits dans des films de John Hughes, ceci est réconfortant. L’autre côté plus contemporain est sa capacité à mélanger subtilement d’autres saveurs qui ont précédé ou suivi cette phase, soit le disco et le funk, ou le house et la techno, cela est satisfaisant. À suivre attentivement pour les amateurs de Spandau Ballet et autres projets romantiques.