Critiques

Pyrithe

Monuments to Impermanence

  • 48 minutes
8
Le meilleur de lca

Cette formation originaire de la ville industrielle de Pittsburgh, située dans l’état de la Pennsylvanie, a lancé à la fin du mois d’avril dernier son premier long format. Fondé en 2017 par le batteur John Kerr, Pyrithe est classé par plusieurs férus de métal comme un groupe arpentant les boueux sentiers du sludge métal.

Au fil des écoutes de l’excellent Monuments to Impermanence, il serait réducteur de comparer Pyrithe à une émulation de la formation Neurosis ou encore de Eyehategod, par exemple. Bien sûr, ces influences sont présentes dans le son d’ensemble des Pennsylvaniens. Or, les morceaux tortueux et corrosifs proposés par le groupe réunissent une pléthore d’ascendants. Du punk hardcore au noise rock, en passant par la musique ambiante et le post-métal, Pyrithe fait éloquemment la preuve, avec ce premier effort, de son haut niveau de dextérité et de sa grande maîtrise stylistique.

Ce qui distingue la formation de ses semblables est sans contredit ce son de guitare que votre humble scribe pourrait comparer à une scie mécanique qui coupe le tronc d’un séquoia géant… et qui s’enraie constamment tant la tâche de terrasser ce colosse est irréalisable. En cette année musicale qui n’a pas nécessairement comblé les attentes de l’auteur de ces lignes, la sonorité de « scie à chaîne » proférée par Pyrithe a été hautement appréciée.

Le trio prend bien soin de ses dévots en alternant judicieusement entre les moments matraqués et d’autres, plus atmosphériques. Des pièces comme In Praise of the Enochian Trickster, Heaving Roots II et la conclusive Ekphrastik II : Gifts of Impermanence font office d’apaisements momentanés pour des oreilles qui sont passablement dessuintées tout au long de l’écoute.

Même si on a parfois l’impression que le trio essaie de tout faire au sein d’un seul et même album, le résultat final de ce Monuments of Impermanence est sans appel : c’est une création qui repousse les limites du sludge métal de magnifique façon et sans aucun compromis.

Cette symphonie sauvage contient d’inoubliables moments de furie. Le riff à la fin de Glioblastoma est un condensé de tout ce que peut créer Pyrithe en mode « tronçonneuse ». Le rythme militaire dans Asurviance fera « headbanger » le plus exigent des métalleux et des morceaux de bravoure comme Earthen Anchors et Ekphrastik I détruisent carrément tout sur leur passage. Fait à noter, quelques invités vocaux viennent « growler » leur existence sur cette réussite : Vicki Carbone – une avocate pour de nombreuses formations métal de la Pennsylvanie – et Doug Moore (PYRRHON), entre autres. Enfin, on ne peut passer sous silence l’apport percussif de la formation black métal aérienne NOLTEM.

Aucun doute, Monuments to Impermanence est l’un des grands albums métal de cette année musicale qui s’achève.

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