Critiques

Poirier

Migration

  • Nice Up! Records
  • 2016
  • 43 minutes
7,5

PoirierPoirier, Ghislain de son prénom, est un DJ et sitedemo.caucteur montréalais qui fait vibrer les planchers de danse depuis maintenant quinze ans. Il a fait sa marque en puisant sa matière première dans le reggae, le dub, le dancehall et la soca (Soul of Calypso pour les curieux); pour ensuite en mélanger une partie avec des ingrédients électroniques, au goût. Le croisement entre les deux lui a apporté une solide réputation autant à Montréal qu’à l’international; et c’est dans cet esprit que Poirier a abordé Migration, 8e album, ou 10e si vous comptez les deux publications sous Boundary.

Face-T donne le ton sur Positive Up, pièce à la structure dancehall dont la mélodie sifflée et le solo de guitare viennent compléter le sourire engendré dès les premières secondes d’écoute. Pale Mal aurait pu se contenter d’être rocksteady, mais la voix de Fwonte amène ça en Haïti avec une interprétation à saveur de kompa; c’est enjoué et particulièrement ensoleillé. Jump revient au dancehall avec le New-Yorkais Red Fox, la ponctuation rythmique est très bien accentuée. Kypoli reste dans le sillon dancehall, mais balance davantage du côté électronique; on retrouve une ambiance urbaine, comme une terrasse sur le toit sur fond de crépuscule.

Universal Peace accélère le rythme à la vitesse de Blue Monday, la guitare en délai apporte une touche reggae, et MC Zulu complète la forme sur un ton dancehall. Dubmatix ralentit tout ça sur Road Trip, pièce dub bien allongée dans le fond du divan. Face-T revient sur Why, dont la mélodie en boucle la rend bien plus répétitive que Positive Up. Cobra reprend là où Kypoli nous a laissé, façon lounge électro, un peu plus tard dans la soirée.

MC Zulu revient à son tour sur Keep It Rolling, pièce aussi rapide que Universal Peace, mais encore plus énergique grâce au montage serré des pistes de voix. Kikkle Money nous offre une troisième interprétation de Face-T, toujours en territoire dancehall, dont le débit est tout simplement fascinant, et les sons rétro bien amusants. Riddim Wise termine l’œuvre avec Serena, tout en dub avec quelques filaments électro ambiant.

Migration est sortie au début de mois mars, et donne sérieusement hâte à l’été. Ça réchauffe, ça donne envie de fêter, de voyager, d’aller à la rencontre des autres. La collaboration de Poirier avec sept artistes fait de Migration un album sans frontières, où le soleil caribéen côtoie la lune montréalaise avec un excellent sens du rythme.

Ma note: 7,5/10

Poirier
Migration
Nice Up! Records
43 minutes

http://poiriersound.com

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