Phosphorescent
Live At The Music Hall
- Dead Oceans Records
- 2015
- 117 minutes
À la fin de février dernier, Matthew Houck, alias Phosphorescent, mettait sur le marché un album live titré Live At The Music Hall. En 2013, Phosphorescent avait fait paraître l’excellent Muchacho qui avait trouvé sa place parmi les meilleurs disques de votre hyperactif scribouilleur: une magnifique modernisation folk/country/rock. Le bonhomme roule sa bosse depuis 2003 déjà.
Pourquoi une conception sonore en concert à ce stade-ci de la carrière de Houck? Généralement, un live paraît lorsqu’un artiste tente d’accélérer l’aboutissement de son entente avec son label. Aucune information de ce genre n’a transpiré dans les différents médias musicaux consultés. Dans ces circonstances, ce Live At The Music Hall est-il pertinent? Tout à fait, car cet album constitue une impeccable rétrospective du travail de Houck.
Le songwriter s’est installé pour quatre soirs d’affilés au Music Hall of Williamsburg à Brooklyn, a pigé dans la plupart de ses enregistrements et s’est fait escorter par un sextuor de feu auquel s’ajoute un duo de cordes qui bonifie grandement les ritournelles présentées lors de ces concerts. Houck a tout colligé, a fait une sélection des meilleurs moments et voilà ce Live At The Music Hall qui avoisine les cent vingt minutes. Un peu long? Oui et non. Pour le fanatique, ça passera aisément la rampe, mais pour le néophyte de Phosphorescent, certains instants pourraient se révéler un peu longuets.
Sans qu’on assiste à quelque chose de nouveau, ce Live At The Music Hall met en lumière l’immense talent d’interprète de Houck. L’homme est particulièrement émouvant sur la version solo de la géante Wolves (paru sur Pride en 2007) sur laquelle s’accumulent (en conclusion du morceau) de nombreuses couches vocales qu’il enregistre à chacune des mesures. On sent le public médusé devant autant de beauté et de talent. L’auditeur l’est tout autant.
Même si cet album aurait eu avantage à être plus concis au niveau de sa durée, ce gravé en concert ne fait pas office de remplissage, tant s’en faut, car il représente une belle porte d’entrée pour le mélomane qui aurait envie d’en connaître un peu plus au sujet de Phosphorescent. Du même souffle, les aficionados apprécieront ces superbes relectures de l’éloquent corpus chansonnier de Matthew Houck.
En plus de la version solo de Wolves, Phosphorescent propose une mouture dynamite de The Quotidian Beasts (paru sur Muchacho), une incandescente Los Angeles (paru sur Here’s To Taking It Easy en 2010) ainsi qu’une explosive At Death, A Proclamation, un autre morceau prisé de l’album Pride. Bonus? Ça sonne comme une tonne de brique et s’il y a eu «overdubs», on peut affirmer que le subterfuge est parfait.
Ceux qui avaient découvert Phosphorescent avec Muchacho, ce Live At Music Hall vous donnera envie d’approfondir l’œuvre de Matthew Houck. Voilà un rare live qui n’est pas bâclé et qui confirme l’indéniable talent de compositeur du monsieur. C’est très bon et ça donne envie d’aller voir Phosphorescent en concert.
Ma note: 7,5/10
Phosphorescent
Live At Music Hall
Dead Oceans
117 minutes
http://phosphorescentmusic.com
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