Critiques

Osees

Smote Reverser

  • Castle Face Records
  • 2018
  • 59 minutes
8
Le meilleur de lca

2017 a été une bonne année pour Oh Sees (ou OCS ou Thee Oh Sees, etc.) À pareille date l’année dernière, l’album Orc voyait le jour; un virage psyché-punk totalement réussi qui s’est hissé parmi mes meilleurs disques de ce millésime. Ensuite, la bande à John Dwyer a fait paraître – sous l’appellation OCS – le moins percutant Memory of a Cut Off Head; un disque plus paisible qui octroyait une place de choix aux claviers.

Au printemps dernier, la formation a présenté deux extraits qui laissaient présager une tangente sonore plus lourde. Pochette à l’appui (superbe clin d’œil à l’univers épique à la Maiden), certains enthousiastes (ou naïfs) ont cru que le groupe allait nous bombarder les oreilles d’hymnes métal…

C’est aujourd’hui même que John Dwyer (guitare, voix), Tim Hellman (basse), Don Ricon et Paul Quattrone (batteries), accompagnés par le claviériste Tom Dolas, présentent leur 21e album studio en carrière : Smote Reverser… et à part l’excellente Overthrown, cette nouvelle création n’a rien à voir avec le monde du métal. Honnêtement, Smote Reverser est un hommage au « heavy rock » progressif que créaient à l’époque des groupes comme Deep Purple ou encore The Soft Machine. Donc, ceux qui rêvaient à la transfiguration du quintette, oubliez ça. Somme toute, c’est un album assez classique que nous propose Oh Sees.

Toutefois, malgré la facture dite « conventionnelle » de ce nouvel album, la performance du groupe est tout simplement irréprochable et, cette fois-ci, une attention toute particulière a été portée à la réalisation. Le son d’ensemble explose littéralement dans le casque d’écoute et les fanatiques d’improvisations musclées seront servis à souhait. La superbe incursion dans le jazz fusion, intitulée Anthemic Agressor, et la parfaitement « prog rock », Last Peace, sont deux morceaux de bravoure qui prendront tout leur sens en concert !

Smote Reverser est donc dédié à tous les mélomanes qui savent apprécier la virtuosité; celle qui se met au service de la musique et non pour le compte de gros ego à satisfaire. Parmi les autres moments forts de ce énième périple sonore de « poteux » ? Les claviers narcotiques dans Enrique El Cobrador sont sublimes. La rythmique dite « shuffle » dans C évoque à la fois le blues rock terre à terre de ZZ Top et le penchant psychédélique de Deep Purple. Le groove dans Nail House Needle Boys est irrésistible.

On pourrait critiquer longtemps l’hyperactivité de Dwyer et ses acolytes, mais malgré cette folle productivité, Oh Sees y va d’un disque totalement réussi. Juste assez inventif pour ne pas s’ennuyer, juste assez référentiel pour nous garder les pieds sur terre… tout en nous donnant fortement envie de nous en rouler un p’tit, Smote Reverser s’ajoute à la liste des parutions récentes et satisfaisantes du groupe.

Une performance musicale prodigieuse digne des grands crus de l’histoire du « heavy rock » progressif !

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