Critiques

of Montreal

Aureate Gloom

  • Polyvinyl Records
  • 2015
  • 43 minutes
5

Of MontrealVoilà un treizième album studio pour Kevin Barnes et ses amis intitulé Aureate Gloom. of Montreal avait fait paraître en octobre 2013 une création de folk/blues étonnamment cohérente et focalisée, nommée Lousy With Sylvianbriar; disque tout à fait pertinent qui s’était attiré l’approbation de votre dévoué et vaillant scribe. Aux dires du foisonnant Barnes, ce Aureate Gloom serait fortement inspiré de l’énergie de la ville de New York particulièrement par la musique qui y sévissait au milieu des seventies.

On accorde le bénéfice du doute à Kevin Barnes puisqu’on y entend quelques sonorités évoquant Television, Talking Heads, Blondie, etc. Aureate Gloom est beaucoup plus énergique et rock que le précédent effort, mais est-ce assez captivant et appréciable pour nos vieilles oreilles usées? Clairement, Barnes retourne à ses prédispositions habituelles quant au foisonnement stylistique de ses chansons. Bref, ça tire dans tous les sens et ça épouse une panoplie de genres musicaux souvent au sein d’une seule et même ritournelle.

Barnes modernise le glam rock des seventies (Last Rites At The Jane Hotel), y va d’effluves funk (Bassem Sabry) et emprunte autant aux Talking Heads que Television (Apollyon Of Blue Room), Jusque là, rien à redire. Le hic? C’est qu’on assiste à de la virtuosité superflue, particulièrement en ce qui concerne les structures chansonnières. Barnes est un disciple des excès musicaux ce qui fait que la plupart du temps, on se perd au travers les méandres labyrinthiques de ses chansons. Au fil des écoutes, l’intérêt s’amenuise. Carrément.

of Montreal propose plusieurs bons riffs rock (Empyrean Abattoir, Like Ashoka’s Inferno Of Memory), mais l’hyperactif Barnes change vite de cap nous laissant en plan quant à la pleine appréciation de ses mélodies et motifs guitaristiques. À notre humble avis, l’homme est au sommet de sa forme lorsqu’il s’éloigne des structures touffues et de la démesure stylistique. Le leader de of Montreal est un compositeur doué, mais comparativement à un Dave Longstreth (Dirty Projectors), le musicien demeure rarement longtemps captivant.

Quelques courts moments intéressants sont venus titiller votre vétéran mélomane. On pense au superbe arrangement de cordes sur Estocadas ainsi qu’à la mélodie enlevante entendue sur Apollyon Of Blue Room. Cependant, ce n’est jamais assez durable pour rester scotché et être attentif… ne serait-ce que pour une seule chanson dans son entièreté.

Que dire de plus? Le genre de conception sonore très ardu à critiquer puisque ce n’est pas totalement imbuvable. Du même souffle, impossible de demeurer concentrer du début à la fin tant ce que proposent Barnes et sa bande est trop inextricable. Meilleure chance la prochaine fois… puisque Kevin Barnes est d’une imprévisibilité absolue.

Ma note: 5/10

Of Montreal
Auretate Gloom
Polyvinyl Records
43 minutes

http://www.ofmontreal.net

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