Critiques

Nothing

Dance on the Blacktop

  • Relapse Records
  • 2018
  • 43 minutes
8
Le meilleur de lca

Deux ans après Tired of Tomorrow, et un an après le premier album de leur side-project Death of Lovers, les gars de Nothing sont de retour avec leur 3e disque. Domenic Palermo, Brandon Setta, Kyle Kimball et le nouveau bassiste Aaron Heard (également frontman du band hardcore Jesus Piece), se sont réunis aux Dreamland Recordings Studios de Woodstock, New York à l’automne 2017 afin de débuter les sessions d’enregistrement avec le réalisateur vétéran John Agnello, responsable de grands classiques (Mark Lanegan, Dinosaur Jr., Sonic Youth, Chavez et Jawbox, parmi nos préférés d’une très longue liste).

En 2016, Tired of Tomorrow s’était classé très haut dans les meilleurs albums de l’année du Canal. Spoiler alert: Il en sera probablement de même pour son successeur. Dance On The Blacktop est peut-être légèrement moins accessible que son prédécesseur, mais la qualité indéniable des compositions s’incruste néanmoins rapidement dans le cortex de l’amateur et il n’y a pour ainsi dire, aucun temps mort sur l’ensemble du gravé, qui nous offre encore un concentré de la meilleure musique inspirée par les principaux courants alternatifs de la première moitié des années 1990.

Zero Day ouvre le bal avec un assaut shoegazien qui nous est désormais familier sur les albums du groupe. On y reconnaît tout de suite l’approche plus organique de John Agnello derrière la board. Le craquement des cordes de guitares, de légères imperfections qui se glissent dans le mix, etc. L’album a d’ailleurs été enregistré entièrement live, contrairement à Tired of Tomorrow qui était enregistré instrument par instrument. Le son est donc immédiatement moins lisse. Bref, Zero Day est une excellente entrée en matière qui ouvre la porte à Blue Line Baby. Le 2e extrait de l’album est encore ma préférée au moment d’écrire ces lignes. Une ligne de guitare accrocheuse ouvre une chanson intense porteuse d’un refrain hautement addictif qui sert d’écho à la mélodie d’ouverture, alors que les couplets sont portés par un rythme constant rappelant les couplets de Tonight, Tonight des Smashing Pumpkins. C’est à la 3e chanson que le changement le plus drastique se produit. You Wind Me Up est une chanson très upbeat qui provoque une cassure quasi totale entre ce que l’on connaissait du groupe et le moment exact où elle commence. À la première écoute, ça surprend! Gageons par contre qu’elle deviendra vite une des pièces les plus populaires de l’album. C’est après la très solide Plastic Migraine que survient le seul bémol de l’album. Us/We/Are nous rappelle encore trop Creep de Radiohead. C’était aussi le cas pour Eaten By Worms sur l’album précédent. Je ne sais pas si Nicky et Brandon s’en rendent compte et font exprès, mais ils sont clairement en train de développer un tic d’écriture irritant. Enfin, tout ça rentre dans l’ordre et les quatre chansons qui suivent sont également superbes, particulièrement I Hate the Flowers et (HOPE) is Just Another Word With a Hole In It.

Bref, une autre réussite pour le quatuor de Philadelphie qui ne cesse de nous impressionner depuis la sortie de Guilty of Everything et qui n’a pas fini de nous en mettre plein les oreilles.

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