Alléluia ce matin! Les lumières de la grande ville resplendissent de mille feux. Partout résonnent les harmonies d’excellents groupes et projets urbains. Le public s’enivre sans relâche… Et c’est le vœu pieux que tout artiste réalise: le grand partage de l’art. La beauté pour tous. Arriver à transmettre ses émotions, ses envies et créer des réactions quasi chimiques en nous tous, nous, simples mélomanes! Pour beaucoup d’artistes, c’est le baba de la musique.

Pas pour Nosfell.

Amour Massif aurait pu s’appeler «comment mettre – laborieusement – de la distance entre les auditeurs et moi». Le parisien sort son quatrième album et personne n’en a parlé. Peut-être quelques papiers réglementaires dans la presse nationale française, pas spécialement reconnue pour ses bons goûts musicaux…

Je ne veux pas être dur avec Nosfell. Il crée et ne sitedemo.cauit pas. Et rien que pour ça, il mérite tout le respect du monde. Mais là, avec Amour Massif, ce n’est pas facile d’apprécier une musique faite uniquement pour être entendue par son créateur. Nosfell ne se trouve pas. Il oscille entre la création d’une identité fade et morceau pop FM tout frais tout prêt pour le direct de Zegut sur RTL 2. Au final, il donne l’impression qu’Amour Massif n’a pas de personnalité. Même les titres aux paroles a priori conscientes et belles (Même si la Mer ne dit rien, Sur la Berge) sont dépassés par des orchestrations franchement pénibles à l’écoute. Bruyant et sans finesse. La musique d’Amour Massif réunit tous les défauts de la chanson française: mal sitedemo.cauite, écœurante et laissant une place démesurée à la voix de «l’artiste».

Moi qui ai dû me farcir une vingtaine de fois ce CD, je peux en témoigner: c’est un CD long. Incroyablement long. Sans souffle épique ou même tout simplement artistique: pas d’idées neuves, de mélodies enthousiasmantes. Nulle part Nosfell ne nous donne une raison d’apprécier son album. Amour Massif a autant de relief que la Camargue (point culminant de la Camargue? 4 mètres. Le toit du monde de la Provence quoi!) C’est de la chanson dans tout ce qu’il y a de plus péjoratif du terme: du bas couplet/refrain, de la «soupe» et un chant sans saveur aucune. Haut-le-cœur devant tant d’artifices cache-misère. Si bien qu’une question obsède le mélomane à la fin de la galette: «Hé! Si j’écoutais quelque chose de sympa?».

Et puis il y a un truc qui me hérisse le poil. C’est son chant maniéré. Voix aiguë et voix grave. Changement d’harmonie ou d’octave, Nosfell utilise tous les artifices possibles pour faire passer au mieux ses morceaux indigestes. Je n’ai pas essayé, mais je pense que faire tourner Amour Massif à plein volume pourrait bien briser toutes les vitres de vos apparts. Voix de crécelle, intonation lourdingue. En gros, c’est du Rufus Wainwright sans aucune inspiration.

Communication nulle. Pas d’échange, pas d’univers si c’en est un ersatz. Nosfell souhaite être appelé dans une langue qu’il a lui-même inventée «Labyala Fela Da Jawid Fel». Traduisez: «celui qui marche et qui guérit» (sic). Connu pour être éternellement en tournée, le parisien a peut être sorti l’album le plus chiant de l’année. Dans le grand livre de la musique, Amour Massif ne serait même pas une note de bas de page. Cela dit, ne le jetez pas tout de suite, il peut faire un très élégant dessous de plat. Voilà.

Ma note: 1,5/10

Nosfell
Amour Massif
Scherzo sitedemo.cauction
49 minutes

www.nosfell.com/project/amour-massif/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oys7grxS0u0[/youtube]