Critiques

Onra

Nobody Has To Know

  • All city
  • 2018
  • 32 minutes
7,5

Une année après avoir clôturé la trilogie monumentale de ses Chinoiseries, Onra revient à la charge avec Nobody Has To Know. Alors que Fundamentals se voulait le compagnon parfait aux chorégraphies en survêtements des années 90, Nobody Has To Know ralentit le rythme. 13 pièces de R&B langoureux pour tous les amants des années 80. Préparez-vous à sortir vos meilleurs mouvements de robot sexy.

Le beatmaker français cherchait à créer un univers où les fantasmes peuvent s’épanouir. Son arme de prédilection pour raconter la mélancolie d’un amour passé ou les fantasmes d’un one night ce ne sont pas des lettres parfumées, mais une panoplie de synthétiseurs. Chaque piste est bâtie sur une mélodie ou une rythmique précise de clavier. Les flûtes synthétiques sortent du lot lors de 4U et Freak qui créent une ambiance G-funk plus que réussie. Ça rappelle deux autres maîtres des synthétiseurs actuels : Mndsgn et Dam-Funk.

S’enchaînant avec une facilité incroyable, la chimie opère entre les pièces. Tellement qu’une oreille distraite pourrait avoir des difficultés à les différencier les unes des autres. Ça donne l’impression d’écouter une liste d’écoute de gemmes oubliées des années 80 plutôt qu’un album fait en 2018. J’aurais pris plus de pièces comme All The Time qui clôture l’album avec un dynamisme qui manque à la galette.

Heureusement, Onra a un flair exceptionnel pour les morceaux accrocheurs et une idée très claire de ce qu’il désire créer comme atmosphère. Il allie à sa thématique bien définie une maîtrise de la production hip-hop qui permet au projet d’être toujours agréable à réécouter. La redondance est évitée avec finesse, aucune pièce de Nobody Has To Know ne dépasse le standard de 3:30. En beatmaker d’expérience, il nous accroche avec une boucle principale, mais ne l’étire pas jusqu’à l’écoeurement.

Album à voyager dans le temps, Nobody Has To Know nous permet de revivre la décennie où le port des lunettes fumées dans la nuit était encouragé. 13 rythmes infectieux pour accompagner nos fantasmes de fin de soirées, passées ou futures.

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