Critiques

Mogwai

KIN

  • Temporary Residence Ltd
  • 2018
  • 42 minutes
8
Le meilleur de lca

Mogwai traverse une période particulièrement créative. Le célèbre groupe de Glasgow a fait paraître en 2016, Atomic, en 2017, Every Country’s Sun et cet été, KIN, une deuxième bande originale de films en trois ans.

Cette fois-ci, par contre, ce n’est pas un documentaire underground confectionné avec des archives de l’office britannique du film (Atomic) que Mogwai met en musique, mais bien une grosse production de science-fiction de Lionsgate, avec Dennis Quaid et James Franco, pis toute.

Le film a reçu des critiques mitigées pour la minceur de son scénario, mais plusieurs ont salué la direction photo qui rend bien le Detroit d’un futur dystopique proche; décor du film. Des couleurs sombres et froides qui vont bien avec le son de Mogwai et que les gars ont magnifiquement mises en musique.

Et ça commence doucement avec Eli’s Theme, pièce qui sonne presque davantage comme une composition de Trent Reznor et Atticus Ross… probablement pour le son du piano. Mogwai ajoutera sur les titres suivants les strates de krautrock et d’électro qui fait sa marque depuis Rave Tapes.

On sent que les gars ont été inspirés par le Detroit du film, une ville qui à certains égards peut ressembler à la partie malfamée de Glasgow d’où le groupe est originaire, ou encore à certains quartiers de Berlin, où habite maintenant le bon Barry.

Le recours au piano, étalé sur toute la durée de KIN, octroie une certaine fragilité et une touche organique aux assemblages de Mogwai. Un choix réfléchi puisque KIN est un film sur l’enfance et la fraternité.

Les membres de Mogwai continuent d’ajouter, aux deux ans et demi environ, de très bons nouveaux albums à leur discographie. Et on sent que leur exploration cinématographique depuis Zidane: A 21st Century Portrait (2006), mais surtout Les Revenants (2013), leur permet de déployer le côté expansif de leur musique et d’en travailler les ambiances en vertu d’un thème imposé. Une contrainte à la base de la commande qui leur donne au final une liberté qu’ils ne se permettent pas sur les disques réguliers.

Et ce n’est sûrement pas étranger au fait que plus ces moments exploratoires sont fréquents, plus Mogwai concentre sa formule sur disque et plus le groupe synthétise sa démarche renouvelée, l’incorporant parfaitement à sa recette éprouvée.

Voilà un groupe qui vieillit bien et qui est passionnant à suivre.

 

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