Critiques

Midwife

Forever

  • The Flenser
  • 2020
  • 34 minutes
7

« This is really happning to Me

Get the fuck away from me, 2018 »

– 2018

Ainsi sont les premières les lignes de 2018, pièce d’ouverture de ce troisième album de Midwife. Ce projet solo de la chanteuse et guitariste Madeline Johnston semble dédié à l’année 2020 que la planète entière subit: glauque, lent et au bord du précipice. Quelque part entre le lo-fi, le slowcore de Red House Painters et les réverbérations de la dream pop, Forever est l’album tout dédié pour regarder les rues désertes par la fenêtre de votre salon.

Justement, le tout ouvre avec 2018, sublime pièce où Johnson chante un deuil vécu en 2018 suite au décès de Colin Ward, ami et légende de la scène artistique de Denver, au Colorado. Les quelques lignes de paroles sont soutenues par plusieurs couches de guitares qui s’empilent subtilement comme le veut la tradition shoegaze des années 90. Malgré l’absence de percussion, les guitares se répondent et maintiennent une tension bien ressentie par l’auditeur.

Anyone Can Play Guitar suit dans la même veine avec un drum machine donnant le tempo. Nul doute, il s’agit bien d’un projet solo et non d’une chanteuse accompagnée d’un groupe. Bien que le thème du passage vers la vie adulte est un des clichés les plus souvent utilisés dans l’histoire de l’indie, la pièce demeure l’une des meilleures de l’album et la performance vocale est impeccable. Cela dit, soulignons le clin d’oeil (ou pas) à la chanson de Radiohead du même titre.

Un peu plus oubliable, Vow est un intermède de quelques notes de clavier qui n’apporte pas grand-chose avant d’introduire la très bonne Language. Encore une fois, une seule ligne de guitare et la voix sont mises bien en avant des autres petits sons subtils qui rappellent l’importance de posséder une bonne paire d’écouteurs.

Poursuivant dans le thème du deuil, C.R.F.W s’ouvre avec la voix de Colin Ward récitant un poème qui mène vers une instrumentale, toute en douceur, aux effets de guitare tordus et planants. Un bel hommage.

La sixième et dernière chanson, S.W.I.M est ce qui se rapproche le plus d’une pièce rock de tout l’album avec ses trois guitares distinctes et le drum machine plus rythmé. On se retrouve en territoire plus connu pour les fans de Beach House ou Slowdive.

Bien que sorti au printemps, Forever est définitivement un album à se rappeler l’automne prochain lorsque la pluie de novembre donnera les blues. Culminant à 34 minutes, cette oeuvre n’est pas ce qu’il y a de plus lumineux, mais ouvre une certaine réflexion sur l’importance de l’amitié et de trouver sa place dans ce drôle de monde.

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