Critiques

La Maison Tellier

Avalanche

  • AT(h)OME
  • 2016
  • 39 minutes
6,5

La Maison TellierDepuis 2005, La Maison Tellier, groupe français (La Normandie à la base) mené par l’auteur-compositeur Yannick Marais, propose une tablette musicale toutes les deux années, environ.

Une musicalité basée sur un folk rock accessible, à la sonorité visuelle certaine (bonjour l’influence certaine de Sergio Leone et de ses westerns) et où l’amour de l’accord accroche-cœur est bien présent.

Après dix ans à travailler sur tous les aspects de leurs enregistrements tels les cinq doigts d’une main, les musiciens ont cette fois voulu faire entrer un peu d’inspiration nouvelle dans la demeure. Ils ont ainsi ouvert la porte à Yann Arnaud (celui derrière certaines propositions signées Air, Camille, ou encore Stephan Eicher) et l’ont invité à entrer pour y réaliser leur cinquième disque.

Résultat des courses, nous voici devant Avalanche, un album musicalement achevé et plus épuré que ses prédécesseurs. Ce nouveau venu de l’extérieur – Arnaud – fait un très bon travail de rééquilibrage des forces entendues, quoique le résultat s’avère plutôt convenu et linéaire.

Car si les pièces d’entrée recèlent quelques beaux moments (les cuivres discrets sur Cinq est le numéro parfait; les sifflements westerniens sur la magnifique Amazone; l’accélération du tempo sur J’ai rêvé d’avalanches; le crescendo et les ajouts d’instruments sur la déclamatoire Haut, bas, fragile), un faux plat s’amorce à la hauteur de Beautiful, Again (rythme standardisé, sujet beigeâtre) et sur certaines des pièces suivantes.

On perçoit cette même problématique dans les textes, alors que certains passages sont bien ficelés:

«Tremblants et couverts d’ecchymoses/À l’idée d’être quelque chose/Ils partent traquer sans relâche/La beauté là où elle se cache» – Cinq est le numéro parfait

«Je n’arrive plus à m’indigner le cul dans un fauteuil/Apportez devant ma télé un brassard en signe de deuil/Laissez moi dans l’état où vous m’avez trouvé/Que je ne sois ni repris, ni échangé» – Haut, bas, fragile

… Mais que d’autres passages forcent la note, cherchant la rime à tout prix («Ceux qui vivent comme des animals/Pour combler le vide abyssal», peut-on entendre sur Où sont les hommes?) ou la moralité de bon ton («Et si tu passes près du bonheur/Essaie de t’y reposer quelques heures», sur En toute chose).

On (ré)écoute Avalanche sans être renversé; la tempête annoncée ne s’avère finalement qu’une timide brise automnale. On aurait aimé être davantage décoiffé par les mots et les cuivres qui soufflent sur La Maison Tellier.

Ma note: 6,5/10

La Maison Tellier
Avalanche
AT(h)OME
39 minutes

http://www.lamaisontellier.fr/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hjym8KwAQLg&list=PLX1F8XOzsyOn6dWqHeHAKtA_4fWW-nBG3&index=2[/youtube]