Critiques

Loyle Carner

Not Waving But Drowning

  • AMF / Virgin EMI
  • 2019
  • 48 minutes
7

Loyle Carner lançait un peu plus tôt cette année son deuxième album. Après l’immense succès critique de Yesterday’s Gone en 2017, comment le jeune anglais allait-il poursuivre? Eh bien, il le fait dans la même lignée, affichant une fois de plus des couleurs nostalgiques, jazzées et axées sur des textes qui plongent dans les méandres des émotions humaines.

Si certains compositeurs / réalisateurs sont de retour sur Not Waving, But Drowning comme Kwes et Misch, Loyle Carner en profite aussi pour collaborer avec de nouveaux noms comme Jordan Rakei, un compositeur de musique électronique né en Nouvelle-Zélande, grandit en Australie et maintenant parmi les plus prometteurs de la scène londonienne. Ottolenghi est un excellent exemple de la chimie que les deux artistes ont ensemble. Ce n’est certainement pas la dernière fois qu’on les entendra côte à côte.

Ce nom d’album est porteur: Not Waving, But Drowning. Il est pris d’un poème de Stevie Smith qui porte le même nom. D’ailleurs, la pièce-titre est un extrait d’une conférence que l’autrice a donné à l’époque.

I read about a man getting drowned once
His friends thought he was waving to them from the sea but really, he was drowning
And then I thought that, in a way, it is true of life too
That a lot of people pretend, out of bravery really
That they are very jolly and ordinary sort of chaps
But really they do not feel at home at all in the world
Or able to make friends easily
So then they joke a lot and laugh0
And people think they’re quite alright and jolly nice too
But sometimes that brave pretense breaks down
And then, like the poor man in this poem, they are lost
Not waving, but drowning

Not Waving, But Drowning

Plusieurs invités de marque sont de la partie sur cet album. On retrouve Sampha qui chante quelques lignes sur Desoleil (Brilliant Corners). Celle-ci voit Carner livrer un bon texte avec un débit intelligent et nuancé. Un des moments les plus délectables de la galette. On y retrouve aussi Jorja Smith sur Loose Ends et Charlotte Day Wilson sur Sail Away (Freestyle). Les deux chanteuses soul rajoutent une belle couche aux chansons.

Malgré ses qualités, Now Waving, But Drowning n’atteint pas tout à fait le génie qu’avait Yesterday’s Gone. Il n’y a pas de doute au fait que Loyle Carner est l’un des meilleurs rappeurs anglais, mais le ton de l’album manque un peu de variantes. C’est ce qui lui nuit. Par contre, pour contre-balancer, il nous envoie aussi de solides lignes imbriquées dans des textes émotifs, authentiques et poétiques.

Ça vaut entièrement le détour pour ceux qui aiment le rap intelligent à l’esthétique old school jazzée. Il y a de quoi avoir beaucoup de plaisir avec Loyle Carner.

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