Critiques

solar power

Lorde

Solar Power

  • Universal
  • 2021
  • 43 minutes
6,5

La jeune autrice-compositrice-interprète Lorde présente son troisième album en carrière. La Néo-Zélandaise avait marqué les esprits avec ses deux premiers albums : le surprenant Pure Heroine et l’efficace Melodrama. Est-ce qu’elle est capable de répéter l’exploit? Est-ce que comme Taylor Swift, elle tombera dans le piège, celui de laisser trop de place au réalisateur Jack Antonoff?

Eh bien, pour répondre à la première question, si Lorde offre un album plus que passable, nous ne sommes pas dans le même niveau d’excellence que pour ses deux premiers. Ce n’est pas parce qu’elle est tombée dans le piège Antonoff cependant, mais plutôt un ensemble de décision qui fait de Solar Power un album intéressant, mais qui n’atteint pas les mêmes niveaux créatifs que les deux premiers.

Lorde a commencé à écrire Solar Power au moment où elle revenait de son voyage en Antarctique. Un voyage qu’on peut visiter dans le livre Going South qu’elle a publié au début du mois de juin. Après ce moment chargé mentalement et émotionnellement, elle avait envie de relaxer. Et c’est un peu cette énergie qu’on retrouve sur Solar Power, une envie de détente qui se manifeste en chanson. Par moment, cette attitude lui va bien, comme sur la pièce-titre qui est un peu étrange aux premières écoutes, mais qui finit par faire son chemin avec sa construction inhabituelle et ses grandes envolées. Même sur California, alors que Lorde en a suffisamment de la célébrité californienne, elle reste très posée et on la sent peu investie. Ce n’est pas une erreur, elle est trop habile en écriture pour ne pas avoir choisi le ton. Est-ce que c’est efficace? Une fois sur deux.

Parmi les pires coups de Solar Power, on retrouve l’affable Dominoes qui, autant musicalement qu’au niveau de la mélodie vocale, rate la cible. C’est juste ordinaire. C’est un peu la même chose qui se passe sur la languissante Fallen Fruit qui réussit en partie son envol vers la fin, mais qui nous oblige à passer à travers 2 minutes 20 secondes d’ennui avant d’y arriver.

Il y a aussi des bons coups! Mood Ring est franchement réussie. Lorde nous livre une mélodie efficace et légèrement atypique. Ça lui va très bien. L’intime Stoned at the Nailed Salon est particulièrement efficace aussi pour exprimer une réflexion existentielle à travers l’image de la fille perdue dans ses pensées pendant qu’elle se fait refaire les ongles. Secrets from a Girl (Who’s Seen it All) est aussi plutôt plaisante pour les oreilles avec sa mélodie fédératrice. Ça ne révolutionne pas la pop, mais ça fait le travail.

Il y a aussi quelques petits détails intéressants dans les crédits. On retrouve Phoebe Bridgers, Clairo et Marlon Williams dans les chœurs vocaux à plusieurs reprises.

C’est un Solar Power en dent-de-scie pour Lorde. On y retrouve certains titres franchement efficaces, mais aussi quelques chansons qui ne laissent pas une marque indélébile dans le temps. Sans être raté, l’album manque un peu de la magie à laquelle la Néo-Zélandaise nous avait habitués.

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