Critiques

LIP TALK

D A Y S

  • Northern Spy Records
  • 2019
  • 41 minutes
7

La Brooklynoise Lip Talk lançait récemment son premier album. C’est le projet solo de Sarah K. Pedinotti. Il est bien possible que cela n’évoque rien pour vous. Par contre, les groupes avec lesquels elle a collaboré devraient sonner quelques cloches : Okkervil River et The Secret Machines. La jeune femme a aussi mené une formation de pop alternative nommée Railbird en plus d’écrire pour Cuddle Magic.

Sa polyvalence dans ses projets se reflète ici sur son premier album solo, D A Y S. On y retrouve de l’électro-pop avec un traitement de la voix qui rappelle les formations lo-fi. À certains moments, on croirait entendre Hundred Waters ou une Grouper moins minimaliste. Alternant entre les esthétiques sonores, Lip Talk propose une galette qui mérite qu’on s’y attarde.

Le premier simple de l’album, All this Light montrait une certaine vulnérabilité qui finissait par s’emporter. C’est ce qui se produit à plusieurs reprises puisque Pedinotti se plaît à changer les rythmes à de nombreuses reprises. Elle passe d’une trame viscérale et appliquée à des moments atmosphériques dépouillés. Une chose est sûre, la basse, elle connaît bien et celle-ci n’aurait pas besoin d’un cours de basse à Montréal. Lemon Drop est un autre bon exemple de sa capacité à composer des chansons à la progression d’accords efficace. En plus, elle y appose une mélodie vocale tout à fait respectable.

Lip Talk se permet aussi de s’aventurer dans des eaux un peu plus expérimentales avec After All qui commence sur une trame électronique où les sonorités sont nuancées et multiples. Puis, au refrain, ça part en vrille avec un riff de guitare très présent. Ça ne détonne pas par contre, puisqu’elle est un peu toujours bruyante. À certains moments, c’est sa qualité pour les mélodies vocales intéressantes qui est mise de l’avant, comme le démontre habilement la courte pièce-titre de l’album ou encore Fuk It Up.

Le principal défaut de D A Y S est le sentiment qu’elle y fourre-tout ce qu’elle avait envie de faire sans nécessairement réfléchir à la pertinence entre eux de ces essais. C’est loin d’être raté, mais ça manque parfois un peu de direction pour nous emporter pour de bon. Il y a d’un côté des pièces franchement plus marginales et de l’autre, une électro-pop mélodieuse et audacieuse. La relation entre les deux types de chansons n’est pas assez bien tissée pour qu’on y sente une osmose réelle.

Ce premier record de Lip Talk démontre le talent de compositrice de Sarah K. Pedinotti et promet un avenir brillant pour son projet solo. Malgré les quelques faiblesses, ça demeure un album intéressant qui mérite une attention de la part des fans de Hundred Waters et autres groupes du genre.

 

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