Critiques

Let's Eat Grandma

I’m All Ears

  • Transgressive Records
  • 2018
  • 52 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Faisons un peu connaissance avec Let’s Eat Grandma, un groupe britannique formé de deux amies d’enfance (Rosa Walton et Jenny Hollingworth). Rapidement à l’oeil, on les croirait frangines avec leurs visages quasi identiques. À tout juste 17 ans, le duo faisait paraître I, Gemini, en 2016. Un projet folk/pop bien particulier qui a obtenu un très beau succès médiatique. Les chansons de cet opus pouvaient être autant bizarres que créatives. Les bidouillages électroniques et les synthétiseurs donnaient un vent de fraîcheur à l’ensemble de la galette. Honnêtement, cela faisait du bien d’entendre un projet inventif doté d’un souci accentué du détail. Deux années ont passé et les filles rappliquent avec un second opus titré I’m All Ears. Analyse.

Les filles ont pris un énorme coup de maturité sur ce nouveau disque. S’ouvrant sur le titre « space-pop » Whitewater, on retrouve justement ces arrangements de synthétiseurs (rappelant un peu une cornemuse). C’est essentiellement instrumental, expressif, et même grinçant à quelques reprises. Ayant des sonorités quand même assez futuristes, l’auditeur se retrouve confronté à ce côté un peu étrange du groupe, entendu sur I, Gemini. Bon début. Hot Pink s’ensuit. Une pièce plus cadencée, produite par SOPHIE et Faris Badwan du groupe The Horrors, où des couches sonores synthétiques s’entremêlent pour former un produit final bien curieux. Rajoutez quelques effets provenant de téléphones ou même à des explosions de verre… et le tour est joué! Tandis que sur It’s Not Just Me, Let’s Eat Grandma se montre moins expérimental, mais propose une chanson « synth-pop » structurée et dynamique. Il y a aussi Failing Into Me qui s’élève tout en musicalité avec ces teintes aériennes électroniques. On apprécie plus particulièrement le refrain qui vous donnera l’envie d’agiter la tête de tout bord, tout côté.

À travers I’m All Ears, les filles expriment leur vision de l’adolescence en 2018. On parlait justement de maturité en début de critique. Let’s Eat Grandma propose justement de se défaire des clichés artistiques tout en se permettant de jouer sur différentes émotions : l’insécurité et l’anxiété, entre autres. Ça se transmet très bien par le biais de ces instrumentations variées qui ne cessent d’étonner. Vous savez, je suis de très près la carrière de la formation depuis un bon moment déjà. Je peux vous dire que le groupe est encore trop peu connu à l’heure actuelle. Il est temps que ça change.

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