Critiques

Les Lunatiques

Orange Flottant

  • Dure Vie
  • 2023
  • 36 minutes
7

Issu de la foisonnante scène de la Vieille Capitale, le quintette Les Lunatiques est formé d’Antoine Bourque (voix, guitare), Simon Guay (basse), François Pelletier (batterie) et William Lévesque (guitare, synthétiseurs). Et c’est l’autrice-compositrice-interprète en pleine ascension, Ariane Roy (guitare, voix), qui complète la formation. Le groupe pige allègrement dans les courants musicaux rock qui ont dominé le paysage musical des décennies 70 et 80. De plus, les cinq membres de la formation arborent des combinaisons de travail de quatre couleurs différentes ajoutant ainsi un côté « conceptuelle » et ludique au projet.

Or, là s’arrête la réflexion intellectuelle chez Les Lunatiques. En fait, la bande n’a qu’une simple envie : explorer les différentes teintes du rock sans se prendre inutilement la tête.

Voilà donc Orange Flottant. Ce premier long format est une efficace carte de présentation pour la formation. À sa façon, le groupe nous accompagne dans un périple au cœur de l’histoire du rock. Le post-punk, la new wave, l’électro-pop, le glam, le hard et le country rock se côtoient avec une certaine fluidité. Cet éclectisme musical a surtout le mérite de mettre de l’avant les capacités des cinq instrumentistes de la formation.

Orange Flottant démarre sur des chapeaux de roues avec Marie dans le coma. On pense immédiatement aux formations The Cars et The Stranglers. Ensuite, le groupe enchaîne avec Faire danser les morts, un clin d’œil aux Talking Heads. Par ailleurs, cet ascendant fait subtilement son apparition dans quelques chansons, particulièrement sur Toujours les mêmes faces. Or, sans crier gare, Les Lunatiques plongent dans le hard rock des années 80 avec Popcorn psychédélique. Les vétérans mélomanes, passionnés par le jeu de guitare fiévreux de feu Eddie Van Halen — le maître incontesté du « tapping » — reconnaîtront d’emblée l’influence manifeste de l’instrumentiste. Le gros riff rock qui caractérise Nous sommes de la drogue pourrait aussi être classé aux côtés de la chanson susmentionnée.

Après le rock assez abrasif proposé dans 21h30, la formation ralentit la cadence avec Oh no, un intéressant morceau aux allures folk lo-fi. Dans The boots aren’t made for playing drums, c’est le country rock qui prend le devant de la scène. Les Lunatiques attirent de nouveau notre attention avec Cyber séduction; un morceau électro-pop scintillant qui évoque « La Reine du Disco », Donna Summer. L’ascendant électro est également présent dans la conclusive J’ai Vomi. En fin de parcours, on peut entendre un peu de surf rock dans Le démon et Kick of Laurie Foster est un morceau pop-rock bien tourné.

Ces allers-retours entre des chansons bien grasses et d’autres, plus entraînantes, nous ont par moments quelque peu déconcertés. Cela dit, la performance impeccable et la qualité compositionnelle auront réussi à nous gagner à la cause des Lunatiques. Pour le prochain album, la formation devra probablement faire des choix stylistiques plus cohérents afin de se distancier du patchwork présenté sur Orange Flottant. Mais, aucun doute, Les Lunatiques possèdent tout le talent nécessaire pour faire un bon bout de chemin.

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