Critiques

Lana Del Rey

Norman Fucking Rockwell

  • Polydor Records
  • 2019
  • 68 minutes
9
Le meilleur de lca

Salut Lana,

C’est encore moi.

Je fais les critiques de tes albums sur le Canal Auditif depuis Ultraviolence alors c’était juste normal que je reprenne le flambeau pour ton cinquième album sous le nom de ton alter ego.

Je sais que je n’ai pas été très gentil avec toi pour Lust for Life et je te mentirais si je te disais que je ne t’attendais pas dans le détour avec une brique pis un fanal, comme disait mon grand-père.

C’est que, vois-tu, je n’ai jamais arrêté de croire en toi depuis que j’ai découvert Videogames au hasard d’une publication Facebook en 2011 ou 2012. Même quand tu faussais live à la télévision et que tout le monde se moquait de toi, je trouvais que tu avais du cran et que ça faisait du bien de voir une artiste pop humaine avec tout ce que ça implique de craques dans le vernis. Je voyais tout le potentiel que tu avais malgré les contraintes que ton label te faisait vivre (c’était chien en masse de remplacer Let me Fuck You hard in the Pouring Rain par Kiss you hard dans Born to Die) et je savais qu’un jour, tu me ferais tomber en bas de ma chaise.

Ce jour-là est arrivé vendredi dernier quand tu ne m’as pas lâché pendant une heure et cinq minutes en me bombardant de ton matériel le plus intense, le plus maîtrisé et le plus salement romantique (je viens-tu de citer Coeur de Pirate moé-là?).

Quand j’ai appris qu’il allait réaliser Norman, fin 2018, j’avais peur que Jack Antonoff dilue la sauce avec sa musique électro un brin flasheuse. J’ai été soulagé en entendant tes premières compositions, que tu partageais presque en temps réel avec tes fans. Mariners Apartment Complex et Hope is a Wonderful Thing… sont encore parmi les meilleures pièces offertes ici et tu ne les as même pas retouchées depuis l’an dernier. Tu as même réussi l’impossible: me faire apprécier une chanson de Sublime avec ton excellente (pour ne pas dire sublime) reprise de Doin’ Time.  J’ai vraiment tout aimé de ce que tu partageais au fur et à mesure et j’ai passé l’été à repartager Venice Bitch parce que la ligne Fear Fun, Fear Life, Fresh Out of Fucks Forever m’aidait à me sacrer de tous mes petits maux de type en perpétuelle peine d’amour.

Mais bon, tu comprendras donc que j’avais très hâte d’entendre le reste et de lire tes paroles pleines de clins d’oeil à la culture pop et à la perte de repères de ta génération. J’ai aussi eu beaucoup de fun avec la chanson sur les tueries de masse que tu as lancé juste avant Norman (Looking for America). J’ai beaucoup aimé le fait que tu abuses du mot FUCK sur un pas pire temps et qu’absolument personne ne peut désormais te museler. Tout ce que je peux te dire, c’est que tu ne m’as pas déçu et que j’ai adoré Love Song, Cinnamon Girl (même si ce n’est pas une reprise de Neil Young), California et toutes les autres.

Ouep, je n’ai que de bons mots pour ce nouvel album qui te dévoile enfin comme l’auteure-compositrice de génie que tu es, sans flafla. Les apparitions trop nombreuses de ton dernier album ne servaient absolument à rien. C’est juste toi qu’on veut et ça, même ton producer l’a compris. Avec Norman Fucking Rockwell, tu t’appropries solidement la place qui te revient dans le panthéon des plus grands artistes pop de notre époque et l’album sera longtemps en rotation chez moi.

Je te disais auparavant que tu aurais dû te garder une petite gêne avant d’utiliser le nom du meilleur album d’Iggy Pop pour nommer ton disque précédent, mais celui-là, t’aurais pu l’appeler Abbey Road pis j’aurais pas chialé une seconde. Je suis pas mal fier de toi.

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