Critiques

Lana Del Rey

Lust For Life

  • Interscope Records
  • 2017
  • 72 minutes
5,5

Chère Lana,

Bon, pour commencer, réglons l’éléphant dans la pièce.

Lust. For. Life.

What? J’ai bien lu et entendu? Lust For Life. Really? Si le rock était une race, tu te ferais solidement accuser d’appropriation culturelle, Lana. Est-ce que Rihanna va appeler son prochain disque Dark Side of The Moon? Iggy Pop devrait faire un dernier album et l’appeler Born to Die.

Au moins ton album mérite-t-il le titre que tu lui as donné? On va bien voir.

Love est le premier simple sorti de l’album et c’est également la première chanson. La première écoute il y a quelques mois m’avait laissé totalement indifférent et en la réécoutant elle me fait un peu le même feeling. Plate passation de flambeau des histoires d’amour compliquées aux générations futures, qui n’arrive pas du tout à m’accrocher ou me donner une émotion. Même chose pour la chanson-titre en duo avec The Weeknd. Vraiment pas ton meilleur simple. D’ailleurs, je me permets ici de te dire que les collaborations, que tu ne faisais jadis jamais sur tes propres albums, sont toutes décevantes ici. Summer Bummer aurait pu être bonne en raison de son beat trap intéressant. Mais A$AP Rocky vient tout gâcher avec son verse sur le fait qu’il veut juste te sauter, mais qu’il a quand même peur de s’attacher et de vouloir domper la « bitch » qu’il voit en ce moment. Bref, si tes fans trouvent ce genre de pseudo-rimes là trippantes, tant mieux pour eux. De mon côté, je trouve ça tellement endormant. EN PLUS, la chanson qui suit celle-là, Groupie Love, est un 2e duo avec Rocky encore plus faible, ou sa présence est davantage accessoire. Ugh.

Les choses ne s’arrangent guère avec le duo avec Stevie Nicks, tout droit sortie des boules à mites. Ça s’appelle Beautiful People, Beautiful Problems et ça parle de la misère des riches. Sans jokes. Pire, après ça tu fais un dernier duo avec Sean Lennon et tu es tellement en admiration, que tu le « namedrop » direct dans la chanson. Je sais que c’est méta et que c’est comme un Tweet inséré dans une chanson, mais bon. Quant à moi, le petit Lennon a pas mal plus besoin de toi que le contraire. Ton personnage est assez trippant pour laisser faire les autres.

D’ailleurs, c’est surtout lorsque tu es seule que les choses marchent pour le mieux. 13 Beaches est de loin ma chanson favorite sur ton disque et White Mustang est assez bien roulée aussi. On retrouve quelques perles dans le lot et le contraire aurait été très troublant, puisque tu restes quand même une des vedettes pop les plus intéressantes du moment, et de loin. Par contre, la passivité politique de When The World Was at War We Kept Dancing énerve un brin et le niveau de « cringe » de Coachella-Woodstock in my Mind (et ses références à Stairway to Heaven) donne un peu le frisson de la honte.

Faque non! Ce long patchwork inégal ne devrait pas porter le nom du meilleur album solo d’Iggy. Quant à ça, Honeymoon est ton Lust For Life à toi. Envoie-moi une copie d’avance de ton prochain disque avant de l’appeler OK Computer, ok?

MA NOTE: 5,5/10

Lana Del Rey
Lust For Life
Interscope
72 minutes

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