Critiques

Kid Koala

Floor Kids (Original Video Game Soundtrack)

  • Arts & Crafts
  • 2018
  • 70 minutes
7,5

Natif de Vancouver, mais habitant à Montréal depuis une vingtaine d’années, Eric San s’est fait connaître sous le nom de Kid Koala dès le milieu des années 1990, durant lesquelles il a sorti des EP révélant ses nombreux talents de musicien électronique et de « beatmaker ». L’album Carpal Tunnel Syndrome (2000) l’a fait connaître au plus grand nombre et lui a permis de multiplier les collaborations au sein de plusieurs projets, dont Gorillaz.

Après son dernier album paru l’an dernier Music To Draw To : Satellite, mettant en vedette la chanteuse islandaise Emiliana Torrini, Kid Koala revient avec cette bande sonore de Floor Kids, un jeu vidéo produit par la compagnie canadienne MERJ, disponible sur Nintendo Switch. Le jeu consiste en une quête pour devenir le meilleur danseur de breakdance : pour obtenir le plus de points possible, la personne qui joue doit effectuer un mouvement adéquatement et avec style, en concordance avec la musique choisie pour la danse. Le jeu Floor Kids est inspiré de vidéos d’animation du même nom de San, produits en 2007 et mettant en scène un combat de breakdance entre deux personnages, B-Boy O-Live et B-Boy Nugs. L’univers est semblable, mais la trame a été composée spécialement pour le jeu avec une touche plus légère que sur les vidéos d’animation et qui joue plus sur l’hommage à l’univers du breakdance et ses heures de gloire.

Le disque est divisé en plusieurs petites parties déterminées par les lieux auxquels on est appelé à jouer : le métro, l’arcade ou l’épicerie, par exemple. Chacune est désignée par des bouts parlés qui motivent le joueur à continuer et à se surpasser; suite à cet intermède parlé, on enchaîne avec quelques pièces reliées au thème, avant de passer à un autre. Elles sont très efficaces pour appuyer le joueur dans sa quête, mais aussi musicalement intéressant, vu qu’elles préparent l’auditeur à entendre un certain style. Alors que The Art Space nous prépare à quelques pièces avec des sons futuristes et des voix traitées de façon robotique, The Metro, elle, introduit une ambiance plus lourde, avec des rythmes plus pesants.

Comme mentionné plus haut, l’album joue sur une corde nostalgique. Dans certains morceaux, le son des années 1980 avec leurs synthés ressort beaucoup; dans d’autres, il y a une touche rock très datée des années 1990; au début de l’album, il y a une chanson avec des mesures très inspirées des Beastie Boys. Il y a même un clin d’œil inspiré de son propre matériel dans Robo Tronix et Frame By Frame. Le scratch est mis de l’avant comme on aurait pu le faire dans les années 80 et 90, mais sans parodie : on sent l’affection de Koala pour cette époque.

Il est remarquable qu’une trame sonore accompagne aussi bien le jeu qu’elle puisse aussi vivre toute seule. On n’a pas besoin d’y avoir joué pour apprécier, même si j’ai voulu regarder quelques vidéos pour encore plus analyser l’impact de la musique sur le jeu.

 

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