Catherine Elizabeth Pierson, âgée de 66 ans, chanteuse principale et membre fondatrice des B 52’s, lance cette semaine un album solo titré Guitars And Microphones. Pour nos jeunes lecteurs, les B 52’s ont quand même fait leur marque dans l’histoire du rock grâce à deux disques: l’homonyme paru en 1979 et Wild Planet (1980). En 1989, l’album Cosmic Thing du groupe a connu le succès international au moyen de deux succès: Roam et Love Shack; deux morceaux que l’on peut encore entendre dans les partys de bureau de fin d’année…

Réalisée par Tim Anderson (guitariste d’Ima Robot) et supervisée créativement par la populaire chanteuse australienne Sia, Kate Pierson présente un disque totalement pop qui porte l’ascendant de tous ceux qui ont participé à l’exercice. Il s’agit d’entendre Bottoms Up sur lequel le guitariste des Strokes, Nick Valensi, y va de motifs reconnaissables à mille lieues. Que penser de Crush Me With Your Love et ses forts relents de Sia? Une copie quasi conforme du travail de l’Australienne.

La voix singulière de Pierson est demeurée inaltérée et sur cet aspect, c’est plutôt réussi. En contrepartie, ce Guitars And Microphones est franchement raboteux, les chansons potables côtoyant les navets indigestes. Dans la section admissible, on note le simple pop-rock Mister Sister ainsi que la pièce-titre, Guitars And Microphones, dont la mélodie accrocheuse (sans être racoleuse) fait admirablement le travail.

Ça se dégrade sérieusement en deuxième moitié de parcours avec une poignée de chansons allant du superflu à l’insupportable. Côté inutilité, on est devenu de marbre, préférant lire Richard Martineau dans Le Journal de Montréal (ça en dit long!), face au néant sonore que représente Matrix. On a éclaté de rire à l’écoute de la faussement prenante/pathétique/divertissement familial Pulls You Under et à l’audition de la ballade d’un quétaine consommé titré Wolves.

Là où ça devient carrément insoutenable, c’est lorsque Pierson se lance sans subtilité dans la pop racoleuse favorable au dénominateur commun. Les dignes représentants de ces pertes de temps sont (encore une fois) l’inintéressante Matrix et l’agaçant refrain vers d’oreille de Time Wave Zero sur laquelle la voix de Pierson est filtrée à travers un paquet d’effets, alors que tout au long de l’album on appréciait le naturel de l’organe vocal de la dame.

Le verdict final? Ce n’est pas un bon disque. Les quarantenaires et cinquantenaires adeptes de coocooning/Netflix pourraient trouver ce Guitars And Microphones réconfortant… et c’est à peu près tout. La réalisation tonitruante, les hits que l’on voit venir de loin et le manque de personnalité constituent les causes de ce ratage. Kate Pierson est une chanteuse talentueuse, mais qui, sortit de l’encadrement musical rock des B 52’s, perd pas mal de sa pertinence.

Ma note: 4,5/10

Kate Pierson
Guitars And Microphones
Lazy Meadow Music/Kobalt
36 minutes

http://theb52s.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VZzSgYQl2RY[/youtube]