Critiques

Julianna Barwick

Will

  • Dead Oceans Records
  • 2016
  • 38 minutes
8
Le meilleur de lca

Julianna Barwick En 2013, l’artiste de musique expérimentale, Julianna Barwick, nous avait gratifiés d’un excellent Nepenthe, disque qui se voulait un hommage senti aux paysages paradisiaques qui caractérisent ce superbe pays qu’est l’Islande. Un très bon album, il va sans dire! La semaine dernière, la dame revenait à la charge avec une 3e offrande titrée Will; une création conçue et autositedemo.cauite par Barwick elle-même et enregistrée dans plusieurs endroits hétéroclites. La musique de Barwick se définit principalement par de nombreuses superpositions sonores de voix, celles-ci se transmutant en un instrument en tant que tel.

Si l’aspect immatériel est toujours présent sur ce Will, la musicienne fournit un effort plus senti afin d’amener l’auditeur dans des sentiers sonores plus tangibles. Les synthétiseurs d’ambiance, les moments pianistiques dépouillés de même que les structures chansonnières, un peu plus diversifiées (autant que faire se peut!), permettent à l’artiste d’effectuer un léger bond en avant quant à l’accessibilité de sa musique… même si on s’ennuie quelque peu de la charge émotive de Nepenthe. Will est un disque plus terre à terre et moins «grandiose» que le précédent effort.

Qu’à cela ne tienne, Julianna Barwick réussit encore à nous émouvoir, même si ce disque requiert quelques écoutes. Ce Will flirte plus que jamais avec le sacré, le quasi-religieux, comme si ces pièces avaient été colligées dans une cathédrale gothique caverneuse. Encore une fois, c’est un beau et bon disque de la part la jeune dame.

Si vous cherchez la trame sonore parfaite d’une fin de soirée embrumée par l’alcool et que vous êtes accompagnés de votre meilleur pote ou de votre compagne/compagnon de vie pour l’occasion, on vous conseille d’attendre sagement le lever du soleil avant de faire jouer ce disque. On imagine l’effet envoûtant de la musique de Barwick combinée avec la venue du jour.

Tout en simplifiant ses chansons et ses arrangements musicaux, Barwick ne perd rien de son penchant éthéré. Parmi les morceaux prisés par votre modeste mélomane, on a été magnétisé par le violoncelle frémissant entendu dans St. Apolonia, par le côté «dream pop» à la Beach House perçu dans Nebula ainsi que par les pianistiques Beached et Heading Home. L’orchestrale, intitulée Same, l’émouvante Someway et la quasi «synthpop» et conclusive (on exagère bien sûr!), See, Know, constituent les autres moments forts de cet excellent Will.

Encore une fois, Julianna Barwick réussit à nous positionner dans un état contemplatif, forçant ainsi l’introspection et l’admiration. On utilise le verbe «forcer», car dans ce monde voué à l’hyperactivité perpétuelle, les instants de rêvasserie se font malheureusement de plus en plus rares… comme si nous avions avalé tout rond le concept de sitedemo.cauctivité en acceptant servilement d’agir sans réfléchir. Alors, oui, dans ce contexte, la musique de Barwick est essentielle.

Ma note: 8/10

Julianna Barwick
Will
Dead Oceans
38 minutes

http://www.juliannabarwick.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xHSrKW-99so[/youtube]

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