
Jeanne Côté
Nos routes pleines de branches
- Indépendant
- 2025
- 40 minutes
Jeanne Côté arrive avec un deuxième album cette semaine. Celle qui a remporté les Francouvertes en 2023 avait fait paraître aussi cette année-là : Suite pour personne. Avec ce premier album, elle avait démontré qu’il y avait un nouveau filon musical qu’elle commençait à creuser. Tout en restant fidèle à la grande tradition de la chanson, elle fricotait avec des textures plus contemporaines. Dans une entrevue avec Josée Lapointe dans La Presse, elle a dit : « Je ne sais pas si c’est la maturité, je vais avoir 30 ans dans un mois, mais il y avait quelque chose de volontaire dans ma façon de chanter. J’ai compris qu’on peut être plus lousse et quand même transmettre la sincérité. » On peut dire que Nos routes pleines de branches réflète cette maturité que Jeanne Côté acquiert au fil du temps.
Pour dire à quel point elle fait du chemin, il y a même deux pièces entièrement musicales sur Nos routes pleines de branches. Quelque chose que nous n’avions pas encore entendu dans sa discographie. Ces pièces mettent le ton pour les pièces qui jouent avec des textures riches, particulièrement en première moitié d’album.
Le poids est une entraînante pièce avec une belle construction, des sonorités intéressantes et un texte finement interprété par Jeanne Côté. Les chœurs d’Arthur Bourdon-Durocher et Émilie Proulx qui l’accompagnent sont aussi franchement plaisants pour les tympans. Lève-toi continue dans une voie dynamique avec un gros quelque chose de Beau Dommage dans les sons et les mélodies. Puis, Chaque seconde offre de nouvelles sonorités, une mélancolie lourde qui sert son propos et des grooves convaincants.
Parmi les autres moments de l’album qui sont intéressants, on retrouve Mousse mémoire sur la solitude et le manque amoureux. La chanson-titre de l’album est surprenante et très convaincante avec sa guitare simple, mais efficace. Les sonorités de synthétiseurs qui viennent par la suite colorer la pièce font leur effet et on se laisse porter par Jeanne Côté qui nous emporte sur des routes sinueuses.
Il y a toujours un certain danger à se laisser aller à la langueur chez Côté. Elle a une facilité à se laisser porter par sa voix. C’est le cas sur Comblée, Avions et Vent d’sud. Ce ne sont pas de mauvaises pièces, mais il y a quelque chose de moins marquant dans son interprétation.
C’est un deuxième album bien intéressant que nous présente Jeanne Côté cette semaine. Elle continue de s’épanouir comme autrice-compositrice-interprète et ça s’articule de plusieurs manières sur Nos routes pleines de branches. Un album qui vaut le détour et qui montre que pour Côté le meilleur semble encore à venir, comme avec un bon vin qu’on fait vieillir.