Critiques

Homeshake

Horsie

  • Dine Alone Records
  • 2024
  • 43 minutes
5

Avec Horsie, le musicien torontois Peter Sagar, alias Homeshake, présente un long jeu introspectif aux saveurs pop de chambre groovy et emo lo-fi de 12 pièces, lequel fait suite à CD Wallet paru en mars dernier. Bien que certains moments éclairent, c’est une ampoule qui soit est sur le point de s’éteindre, soit que son ton est tellement monotone qu’on préfère éteindre.

L’un des éléments principaux qui minent le plaisir, c’est que toutes les compositions, y compris l’ensemble si on l’analyse ainsi, sortent de nos oreilles aussi vite qu’elles sont entrées. C’est que le problème ne réside pas forcément dans la mélancolie, la solitude, la nostalgie ou le minimalisme de ce 7e album de Homeshake, mais plutôt dans l’impression qu’il manque d’âme et d’énergie, comme si les émotions du projet avaient été robotisées. Malgré plusieurs écoutes dans différents contextes, on arrive chaque fois aux mêmes conclusions. Bien que Homeshake veuille se rapprocher de la claustrophobie et de la répétitivité de la période pandémique ainsi que l’anxiété qui se poursuit lorsqu’on fait un retour en public, bien qu’il arbore le slogan « less is better », c’est parfois comme s’il avait demandé à Chat GPT d’écrire des paroles et de s’assurer que sa voix soit juste assez traînante pour qu’on en vienne à se dire qu’il aurait peut-être été mieux d’y insuffler un peu plus d’émotion. Autrement dit, la voix mélancolique de Peter Sagar demeure quasiment toujours au même endroit, sur le même ton ; elle agit donc comme écran monotone.

Quelques textures instrumentales viennent donner des points ici et là à ce nouvel opus. Le côté lo-fi est le « tenir ensemble » de cet album qui, même s’il prend une seule véritable direction, arrive parfois à s’étoffer de pop, de jazz, de RnB. Bref, en soi, on peut dire que ça peut être prometteur quand on tombe sur quelques aspects plus travaillés ou encore des penchants groovy, synthétiques, atmosphériques, rêveurs et décontractés, mais sans vouloir cogner sur le même clou, on en cogne nous-mêmes avant d’être rendu à Ice Tea, 12e pièce de l’opus qui rappelle un peu maladroitement les vibrations de King Krule.

Le tout, sans faire un jeu de mots, est un Empty Lot aux murs peints d’un paysage sonore qui nous agrippe parfois par l’entremise et l’accessibilité de quelques charmes dans les reliefs et textures, mais la pièce centrale est vide sans être attrayante à la créativité et aux brises des grands espaces. Peut-être que certains y trouveront leur compte et me trouveront déraisonnable, mais pour moi qui écoute ici et là Homeshake depuis la dernière décennie, on s’ennuie de Fresh Air depuis In The Shower et ses autres premières réalisations. Sur une dernière note je dirais que ce sont quelques intros et fins de chansons mélodieuses qui m’ont interpellé à un certain point comme sur Blunt Talk, Nothing 2 See et Horsie. Mais c’était trop peu.

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