Critiques

Helena Hauff

Qualm

  • Ninja Tune Records
  • 2018
  • 57 minutes
8
Le meilleur de lca

La DJ allemande Helena Hauff lance Qualm, son deuxième album, après avoir pris une place de plus en plus importante sur la scène techno. Si son intention première était de pouvoir jouer dans les clubs de Hambourg, voici qu’elle est sur le point de devenir l’une des figures de proue de la techno bruyante.

Qualm est un album qui se navigue plutôt bien. Ça coule d’une chanson à l’autre avec une facilité admirable. Et surtout, ça donne envie de danser toute la nuit sur une piste de danse avec ses rythmes martelés avec une constance infaillible. À travers ses trames répétitives, on retrouve une tonne de nuances et de subtilités qui gardent l’oreille éveillée et nous dérobe du danger de l’attention qui s’étiole. Hauff nous garde alertes en envoyant des surprises, parfois même sur des contretemps, par-ci, par-là.

Certaines compositions ressortent du lot, dont Hyper-Intelligent Genetically Enriched Robot qui construit constamment sur une base rapide et appliquée. Les textures utilisées pour rythmer qui donne l’impression que le son est du méthane liquide, nous transportent ailleurs aisément. Lifestyle Guru est une autre pièce qui possède un rythme intéressant où les sonorités aigües, comme si quelque chose coinçait ou manquait d’huile, sont bien présentes. Encore une fois, la construction est étagée et les couches de sonorités s’ajoutent et se soustraient abondamment.

Les moments plus calmes ne sont pas dénués de pertinence non plus. Entropy Created You and Me recycle des sonorités qui semblent sorties tout droit de Zelda au Nintendo alors que Qualm attaque avec des sonorités ressemblant à des cordes, mais résolument synthétiques. Fag Butts in the Fire Bucket prend une tournure plus sombre s’aventurant dans les coins obscurs des boîtes de nuit. En résulte une pièce aux détours inquiétants et même stressants.

On reconnaît rapidement toute l’attention qu’Helena Hauff donne à ses sonorités. Primodial Sludge est un bel exercice où le son semble se contracter et se dilater au gré des décisions justes de la compositrice allemande. Mais on finit toujours par avoir envie de danser comme l’affirme sans contredit It Was All Fields Around When I Was A Kid qui ferme la marche de ce Qualm très réussi.

Un album très intéressant de la part d’Helena Hauff qu’on devrait sous peu retrouver dans tous les grands festivals de techno à travers le monde. Elle est beaucoup trop talentueuse pour rester sous le radar des événements électroniques.

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