Critiques

herbier

Gramofaune

Herbier

  • Indépendant
  • 2020
  • 31 minutes
8
Le meilleur de lca

Gramofaune a placé la barre raisonnablement haute il y a bientôt deux ans avec son excellent premier album Fear Not, sur lequel on retrouve un équilibre gracieux entre les vibrations acoustiques et électroniques. Le compositeur québécois Gabriel Gagné travaille depuis sur un nouvel album hybride et, pour prendre une pause du processus de création et de production enchaîné à un ordinateur, il a composé un album de façon vieille école sur un quatre pistes à cassette. Je ne vous cache pas mon enthousiasme de retrouver cette sonorité étirée et saturée de ruban magnétique, et c’est dans ce contexte qu’il est de retour avec Herbier, deuxième album plus tranquille qui laisse une agréable impression de marche en forêt avec réalité augmentée.

Grande Marée s’installe à la guitare acoustique jouée en fingerpicking, accompagnée subtilement par de la synthèse sonore. Le thème suit une respiration qui varie naturellement en intensité. Intraterrestre survient sur une séquence analogique réverbérée, jouant en duo avec un carillon (glockenspiel) qui nous fait visiter un lieu féérique souterrain. Épée de Glace +6 suit de près au vibraphone, créant une atmosphère de temple givré, animé par une guitare acoustique rythmique et une basse électrique.

Laine apparaît au loin sur une boucle mélodique qui se renouvelle en vague, amenant avec elle d’autres filaments d’instruments étirés dans l’espace et le temps. Anémone démarre de façon percussive à partir de tapements numériques, qui servent de support à une trame sombre de film de science-fiction des années 80. Les cordes de la guitare acoustique résonnent en haute définition sur Ton Corps et Autres Édulcorants. La beauté de la mélodie combinée à la délicatesse de l’exécution emporte complètement les oreilles.

Interlude se déroule comme une cassette magnétique légèrement usée, laissant une guitare positionnée à l’avant-plan raconter une histoire de façon partiellement improvisée. Dragons Galactiques prend la forme d’une oscillation itérative au synthétiseur, la séquence se stabilise et laisse un peu de place à la guitare avant de s’approfondir plus loin dans le thème. Le fingerpicking reprend sur Barde lvl 3 avec une atmosphère de journée ensoleillée dans un village médiéval. Le moment présent est relaxant et laisse imaginer un vent estival avec des chants d’oiseaux.

En tant qu’album cadeau enregistré sur quatre pistes pour décrocher de la composition du prochain album, Herbier est une suite merveilleuse à Fear Not. Les thèmes sont moins denses et complexes, on s’en doute. Les mouvements sont délicats et gracieux et n’ont pas besoin de créer de tensions pour nous amener quelque part. Cette approche donne de l’espace à chaque instrument pour respirer et en résulte une expérience auditive allégée et joliment posée qui plane entre Harmonium et Rival Consoles.

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