Critiques

fortitude

Gojira

Fortitude

  • Roadrunner Records
  • 2021
  • 52 minutes
8
Le meilleur de lca

Gojira a réussi un exploit. Le groupe est devenu une référence mondiale aimée à la fois de la critique et du public. Le succès que Fortitude récolte depuis sa sortie est un exemple que le métal est tout sauf marginal : le 1er mai, l’album paru à la fin avril s’est hissé à la 15e position des ventes entre Billie Eilish et Taylor Swift. Ce succès est en grande partie grâce à sa popularité en France et au Canada.

Fortitude poursuit sur le même glissement logique de Magma. Moins lourd, plus orienté sur les textes et sur des mélodies efficaces, le Gojira nouveau continue de gagner des fans sans s’aliéner ceux qui les suivent depuis longtemps. Est-ce que la lourdeur brutale de L’enfant Sauvage manque parfois? Bien sûr. Est-ce qu’on est devant un album ennuyant? Pas du tout. Fortitude est l’œuvre la plus accessible du groupe jusqu’à maintenant. Joe Duplantier creuse toute sorte de questions avec en arrière-plan cette idée d’être la meilleure version de soi possible. Le groupe a fait son effort avec une collecte de fonds pour financer un organisme qui vient en aide aux peuples autochtones de l’Amazonie et qui vivent de grands changements en raison de la déforestation.

Même si c’est l’album le plus accessible, Gojira n’a pas perdu sa lourdeur totalement sur Fortitude. Born For One Thing qui ouvre l’album (et leurs futurs concerts) rentre au poste avec un gros riff typique du groupe. Duplantier nous envoie ses paroles avec un désespoir si puissant qu’il est capable de le transmettre avec sa voix. D’ailleurs, l’enchaînement du début d’album ne laisse pas beaucoup de place pour le calme avec les titres Amazonia et Another World qui font défiler les riffs lourds et la batterie dynamique.

Là où ça devient moins brutal, ce sont dans les pièces mélodieuses où les riffs sont plus axés sur la création d’ambiance. Dans la nuance, on perd certes de la lourdeur, mais on trouve du plaisir auditif comme le démontre New Found ou Sphinx. La voix occupe aussi une plus grande place dans les dernières créations de Gojira. Joe Duplantier explore de nouvelles avenues intéressantes où les choeurs prennent une place très importante. C’est le cas dans Hold On et The Chant.

Gojira perd certes en lourdeur, mais il gagne en nuances et en textes de qualité. C’est très difficile de leur en vouloir. Encore une fois, la formation prouve pourquoi elle est une formation chouchou des fans de métal. Il semble y avoir un certain consensus autour du groupe, ce qui est assez rare dans leur genre. 

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